Dans un contexte où les enjeux environnementaux sont de plus en plus prégnants, l’ONG Reclaim Finance a récemment exprimé ses positions concernant le label ISR (Investissement Socialement Responsable) et sa réglementation. Depuis l’introduction des nouvelles exigences du label, plusieurs fonds ont perdu leur certification, ce qui illustre selon l'ONG la nécessité d’un cadre plus strict pour garantir la durabilité véritable des investissements financiers. Cette situation reflète également les limites des dispositifs volontaires dans la transformation de la finance traditionnelle.

Le sujet de la délabellisation sous le nouveau cahier des charges du label ISR a suscité de nombreuses discussions. L’estimation avancée par Les Echos mentionne que près d’un tiers des certifications ont été retirées, bien que ces chiffres restent difficiles à vérifier en raison du renouvellement en cours du secrétariat du label depuis janvier dernier. Ce changement est perçu comme un progrès significatif par certains acteurs de la société civile, notamment ceux qui critiquaient auparavant le manque de rigueur des critères initiaux. Ces derniers étaient accusés de favoriser des pratiques de greenwashing, oubligeant ainsi les gestionnaires d’actifs à adopter des comportements plus responsables.

Les critiques portaient spécifiquement sur l’absence d’exclusions claires pour les secteurs liés aux énergies fossiles. Cela avait conduit à une prise de position publique marquée par une lettre ouverte signée par soixante personnalités et organisations, dont Reclaim Finance, appelant à des mesures plus contraignantes. Aujourd'hui, avec l’interdiction des entreprises impliquées dans le développement de nouveaux projets pétroliers et gaziers, le gouvernement semble aligner ses politiques sur les recommandations internationales visant à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C.

Cependant, malgré ces avancées, certaines zones d’ombre subsistent. Le référentiel du label reste encore insuffisamment précis quant à l’application concrète des exclusions fossiles, laissant cette responsabilité entre les mains des acteurs financiers eux-mêmes. Pour Reclaim Finance, il est essentiel que ces critères ne s’appliquent pas uniquement aux fonds certifiés mais aussi à tous ceux prétendant à une dimension durable. De plus, l’ONG met en avant l’importance d’une réglementation impérative au niveau européen, notamment via la révision de la SFDR, afin de pousser davantage la transition écologique dans le secteur financier.

Au-delà des ajustements apportés au label ISR, il devient clair que la transformation de la finance vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement nécessite non seulement des labels crédibles mais aussi des règles légales contraignantes. Les initiatives volontaires, bien qu’encourageantes, ne suffisent pas à garantir une véritable évolution des pratiques financières. La mise en œuvre de cadres réglementaires stricts reste donc cruciale pour répondre aux urgences climatiques actuelles.