Quand les fleurs cachent un poison mortel
Laure Marivain, une mère endeuillée, se bat pour obtenir une meilleure reconnaissance des effets dévastateurs des pesticides sur la santé de sa fille Emmy, décédée d'un cancer à l'âge de 12 ans. Alors qu'elle conteste le montant de l'indemnisation devant le tribunal, une manifestation de soutien aura lieu ce mercredi à Rennes pour alerter sur les dangers de l'exposition aux produits chimiques dans l'industrie florale.Une lutte pour la justice et la transparence
Une tragédie familiale aux origines toxiques
Tout a commencé lorsque la petite Emmy, à seulement 4 ans, a été diagnostiquée d'une leucémie, un cancer particulièrement agressif. Pendant huit années, sa famille a mené un combat acharné contre la maladie, jusqu'à ce que la fillette succombe en 2022. Mais pour Laure Marivain, sa mère, la mort d'Emmy n'est pas une simple tragédie. Elle est convaincue que sa fille a été victime d'une exposition toxique aux pesticides.Pendant sa grossesse, Laure travaillait comme fleuriste, un métier qu'elle aimait mais qui s'est avéré être un véritable danger pour sa santé et celle de sa fille. "Sans le savoir, je respirais en permanence des produits chimiques", témoigne-t-elle. Derrière l'apparence inoffensive et esthétique des fleurs se cache une réalité bien plus sombre : "Sur une seule fleur, on peut trouver jusqu'à 38 pesticides différents", explique-t-elle avec amertume.Une reconnaissance officielle, mais une indemnisation insuffisante
Laure Marivain a déjà remporté une première victoire : la reconnaissance officielle du lien entre la leucémie d'Emmy et l'exposition aux pesticides. Le fonds d'indemnisation des victimes des pesticides a validé cette connexion. Cependant, la mère conteste aujourd'hui le montant de l'indemnisation proposée, qu'elle juge insuffisante. C'est cette bataille qui se joue actuellement devant la cour d'appel de Rennes, et qui mobilise les soutiens de Laure.Un combat pour la réglementation et la transparence
Laure Marivain veut dénoncer le manque de réglementation et d'information dans l'industrie florale, un secteur où des substances toxiques continuent de circuler en toute impunité. "Emmy m'a fait promettre de me battre", confie-t-elle. Avant de mourir, la petite fille lui avait dit avec une lucidité poignante : "On n'a pas le droit de faire ça à des enfants. On empoisonne des enfants, on va détruire beaucoup de familles comme ça."Le collectif de soutien aux victimes des herbicides appelle à manifester ce mercredi à Rennes pour alerter sur le drame des pesticides qui continuent de faire des victimes invisibles. Le procès de Laure Marivain pourrait bien devenir un symbole pour tous ceux qui, comme elle, réclament justice face à des pratiques qu'ils jugent dangereuses.