Scandale des crèches privées : Aurore Bergé face à la justice
Dans une affaire impliquant des allégations de faux témoignage contre l'ex-ministre Aurore Bergé, le bureau de l'Assemblée nationale a décidé de saisir la justice. Cette décision fait suite à des révélations sur de possibles liens entre Bergé et une lobbyiste du secteur des crèches privées, remettant en cause les déclarations de l'ancienne ministre devant une commission d'enquête parlementaire.Une affaire qui secoue les plus hautes sphères du pouvoir
Des accusations de faux témoignage
Le bureau de l'Assemblée nationale a décidé de transmettre au procureur une demande d'"engagement de poursuites pour faux témoignage" à l'encontre d'Aurore Bergé. Cette décision fait suite à des déclarations de l'ex-ministre devant une commission d'enquête parlementaire sur le "modèle économique des crèches", où elle avait affirmé sous serment n'avoir aucun "lien personnel, intime ou amical, ni d'accointances" avec la déléguée générale de la Fédération française des entreprises de crèches (FFEC), Elsa Hervy.Des révélations troublantes
Cependant, le journaliste d'investigation Victor Castanet, dans son livre-enquête "Les Ogres", évoque l'existence d'un "pacte de non-agression" entre Aurore Bergé, alors ministre des Familles, et Elsa Hervy. De plus, un courriel attribué à Bergé et adressé à sa directrice de cabinet en août 2023 semble contredire ses déclarations, la ministre y qualifiant Elsa Hervy de "copine" qui "sera très aidante avec moi".La réaction de la gauche
Les parlementaires insoumis et écologistes, à l'origine de la demande de poursuites, se sont félicités de la décision du bureau de l'Assemblée. La cheffe des députés insoumis, Mathilde Panot, a déclaré qu'Aurore Bergé "devra rendre des comptes pour avoir menti devant la représentation nationale", ajoutant qu'on "ne copine pas avec les lobbys qui maltraitent les enfants quand on est Ministre en charge de la petite-enfance".La défense d'Aurore Bergé
De son côté, Aurore Bergé a dénoncé une décision "sans surprise" du Nouveau Front Populaire, majoritaire au bureau de l'Assemblée, de "se soumettre à LFI et sa demande infondée" à son encontre. L'ex-ministre a qualifié cette affaire de "naufrage politique et démocratique" de la gauche.La suite de la procédure
Les dates de la suite de la procédure judiciaire ne sont pas encore connues. Aurore Bergé devra désormais "pouvoir se défendre de ces accusations devant la justice plutôt que sur les plateaux TV", comme l'a souligné le député écologiste Emmanuel Duplessy.Cette affaire, qui met en cause les liens entre le monde politique et les lobbys du secteur des crèches privées, promet de nouvelles révélations et rebondissements dans les mois à venir.