Au Bangladesh, des ouvriers travaillent dans des conditions précaires pour récupérer le plomb des vieilles batteries de voitures. Ces ateliers informels, situés principalement autour de la capitale Dacca, emploient des travailleurs issus de milieux défavorisés qui gagnent un salaire modeste tout en étant exposés à des risques sanitaires graves. Le recyclage illégal de ces composants toxiques continue malgré les efforts du gouvernement pour lutter contre ce phénomène.
Dans les ruelles étroites et labyrinthiques de Gazipur, une ville située au nord de Dacca, des artisans transforment des batteries usagées en lingots de plomb. Les conditions de travail y sont pénibles et dangereuses. Les ouvriers, souvent jeunes, manipulent des matériaux nocifs sans protection adéquate. Leurs mains noircies par l’huile témoignent de leur quotidien laborieux. La fonte du plomb à haute température expose ces travailleurs à des éclaboussures et des incendies fréquents.
Cette activité, pratiquée de 8 heures du matin jusqu'à 10 heures du soir, génère un revenu d'environ 8 euros par jour. L'atmosphère est saturée d'odeurs nauséabondes et de poussières métalliques qui polluent l'air et les sols. Malgré les dangers, ces ouvriers n'ont guère d'autre choix que de poursuivre cette tâche pour subvenir à leurs besoins. Le manque de connaissances sur les effets à long terme de l'exposition au plomb aggrave encore leur vulnérabilité.
Le plomb, un métal lourd hautement toxique, cause des dommages significatifs à la santé humaine. Les symptômes allant de la toux chronique aux troubles digestifs et même à l'infertilité sont couramment observés chez les ouvriers. L'intoxication aiguë peut entraîner des maladies graves telles que le saturnisme, qui détériore les organes vitaux. Selon l'Organisation mondiale de la santé, près de 30 000 décès annuels au Bangladesh sont attribuables à l'exposition au plomb.
La pollution environnementale engendrée par ces activités est également alarmante. Les déchets de plomb contaminent les sols et les cours d'eau, menaçant la biodiversité locale. Des ONG comme Toxics Link mettent en garde contre la persistance de ce problème, soulignant que le gouvernement doit prendre des mesures urgentes pour éviter une catastrophe écologique. Malgré des initiatives récentes visant à fermer certains sites, de nombreux ateliers continuent à prospérer dans l'ombre, perpétuant un cycle de pauvreté et de contamination.