La Vérité Derrière les Pièces d'Or Fantômes de la France

Nov 8, 2024 at 5:32 PM
Pendant des années, le gouvernement français a mené une opération secrète pour produire et distribuer des copies illégales de pièces d'or historiques, dans le but de stabiliser le marché de l'or. Cette supercherie institutionnelle a non seulement trompé les citoyens, mais a également lésé les Français en termes de teneur en or des pièces. Aujourd'hui, les propriétaires de ces "fausses" pièces se retrouvent doublement perdants, confrontés à une taxation peu avantageuse. Plongeons dans les coulisses de cette affaire fascinante qui révèle les rouages cachés de l'économie française.

Des Pièces d'Or Fantômes qui Hantent la France

Une Opération Secrète à l'Échelle Nationale

Pendant près d'une décennie, de 1951 à 1960, le ministère des Finances français, avec l'aval de la Banque de France, a mené une opération secrète pour produire et diffuser des copies illégales de pièces d'or de type "Marianne Coq". Cette supercherie institutionnelle, révélée par Yannick Colleu, spécialiste en métaux précieux, a été lancée à la fin de la Seconde Guerre mondiale, alors que la France faisait face à de graves difficultés financières. Avec seulement peu d'or restant après le conflit, l'État français a dû trouver une solution pour stabiliser le marché de l'or.

Une Copie Parfaite des Originales

Pour mettre en œuvre ce plan, le ministère des Finances a repris à l'identique les designs des pièces de 20 francs frappées de 1907 à 1914, de type "coq", et démonétisées en 1926. Ces copies ont ensuite été remises en circulation sans que la population n'en soit informée. Au total, 37,5 millions de ces "fausses" pièces auraient été mises en circulation, dans le plus grand secret, sans même que cela ne soit mentionné dans les rapports officiels.

Une Teneur en Or Inférieure

Outre son caractère illégal et le secret qui l'entoure, cette opération a également lésé les Français en termes de teneur en or des pièces. Alors qu'une pièce de 20 francs originale contenait 5,8065 g d'or fin, les copies n'en contenaient que 5,789 g. Selon les calculs de Yannick Colleu, l'État français aurait ainsi économisé 654 kg d'or sur les 217 tonnes mises en circulation. Cette différence de poids est même visible à l'œil nu, les copies présentant une couleur légèrement plus rouge que les originales.

Un Double Préjudice pour les Propriétaires

Aujourd'hui, les propriétaires de ces pièces se retrouvent doublement perdants. D'une part, ces pièces ne sont pas considérées comme de véritables monnaies, mais comme de simples jetons, ce qui les prive de l'exonération fiscale jusqu'à 5 000 € à la revente. D'autre part, le fisc leur applique une taxe de 11,5 % sur le prix de vente, comme s'il s'agissait de vraies pièces de monnaie. Une situation qui lèse grandement ces détenteurs de "pièces fantômes".