Les maires ruraux de la Vienne se sont réunis en assemblée générale le 9 novembre 2024 pour exprimer leur mécontentement face aux coupes budgétaires imposées par le gouvernement. Ils dénoncent une situation financière de plus en plus précaire qui menace l'avenir de leurs communes.
Des élus déterminés à faire entendre leur voix
Une communication commune sans précédent
Les maires ruraux de la Vienne ont décidé de s'unir pour faire entendre leur voix. Cyril Cibert, président de l'Association des maires ruraux de la Vienne, annonce que cette communication commune est une première. Tous les élus, quelle que soit la taille de leur collectivité, se sont rassemblés pour mettre en garde le gouvernement contre ses projets d'économies. Ils estiment que les maires ruraux sont trop souvent considérés comme des "ploucs" et refusent d'être les seuls à devoir faire des efforts.Un avenir incertain pour les communes rurales
Les élus ruraux s'inquiètent de l'impact de ces coupes budgétaires sur la gestion de leurs communes. Gisèle Jean, maire de Queaux, souligne l'incertitude qui plane sur l'avenir, notamment en matière d'investissement. Avec moins de recettes et plus de ponctions, il devient de plus en plus difficile de mener à bien les projets. Les maires ruraux doivent également faire face à d'autres défis, comme la baisse démographique qui impacte le secteur scolaire.Le problème fiscal, un leurre selon certains
Certains élus, comme Gérard Benoist, maire de La Puye, considèrent que le problème fiscal n'est qu'un prétexte. Selon lui, la question est plus large et concerne l'avenir même des petites communes. "La France a besoin de ses petites communes, mais est-ce que demain on existera encore ?" s'interroge-t-il. Il plaide pour une réflexion sur la manière de "vivre différemment, en allant moins vite".Des conséquences concrètes sur les investissements
Les difficultés financières ont déjà des répercussions sur les projets des communes rurales. Jacques Sabourin, premier adjoint aux Ormes, explique que les travaux de la mairie, dont les extérieurs ont commencé, seront abandonnés pour la partie intérieure. Il dénonce également le fait que la taxe d'habitation, bien que compensée lors de sa suppression, n'ait pas été réévaluée depuis, sans tenir compte de l'inflation.Un appel à la solidarité entre élus
Face à ces défis, les maires ruraux espèrent pouvoir compter sur la solidarité de leurs homologues, y compris dans les grandes villes. François Blanchard, élu d'opposition au conseil municipal de Poitiers, souligne qu'il ne faut pas opposer le rural aux grandes agglomérations. "Il faut qu'on coopère pour relever les défis", affirme-t-il. Les communes jouent un rôle essentiel dans le maillage du service public, et il est primordial de ne pas fragiliser ce système.