La Monnaie Fantôme : Quand le Trésor Public Fabriquait Secrètement des Pièces d'Or

Nov 8, 2024 at 5:32 PM
De 1951 à 1960, le ministère des Finances français aurait mené une opération clandestine de fabrication et de diffusion de copies de pièces d'or, dans le but de stabiliser le marché de l'or et de pallier les difficultés financières de l'après-guerre. Cette révélation, faite par un expert en métaux précieux, soulève de nombreuses questions sur les pratiques du gouvernement de l'époque.

Une Supercherie Institutionnelle pour Sauver les Finances Publiques

La Pénurie d'Or Après-Guerre

Après la Seconde Guerre mondiale, la France faisait face à de graves problèmes financiers. Selon Yannick Colleu, spécialiste en métaux précieux, "il nous reste très peu d'or à la fin de la guerre, tout a été fondu pour acheter des munitions". Cette pénurie d'or a contraint l'État français à contracter deux emprunts en 1952 et 1954, indexés sur la valeur de l'or du napoléon, une pièce d'or de 20 francs.

La Décision Controversée du Ministère des Finances

Pour stabiliser le marché de l'or et faire face à ces difficultés financières, le ministère des Finances aurait pris une décision radicale : "De 1951 à 1960, de manière illégale, et dans le plus grand secret, le ministre des Finances, avec l'aval de la Banque de France, a fait fabriquer et diffuser des copies de monnaies d'or", explique Yannick Colleu. Cette opération clandestine aurait permis de remettre en circulation des pièces de 20 francs "coq", démonétisées en 1926, afin de maintenir la valeur de l'or.

L'Ampleur de la Supercherie

Selon les estimations, le ministère des Finances aurait fait fabriquer et diffuser pas moins de 37,5 millions de copies de ces pièces d'or. Cette opération, menée dans le plus grand secret, a permis de stabiliser temporairement le marché de l'or, mais soulève de nombreuses questions éthiques et légales sur les pratiques du gouvernement de l'époque.

Les Conséquences Potentielles

Si vous possédez dans vos tiroirs une pièce de 20 francs en or de type "Marianne Coq", il est possible qu'il s'agisse d'une de ces copies illégales. Cette révélation soulève de nombreuses interrogations sur l'impact à long terme de cette supercherie institutionnelle sur le marché de l'or et la confiance des citoyens envers les institutions étatiques.

Une Pratique Répréhensible, Mais Compréhensible dans un Contexte Difficile

Bien que cette opération clandestine soit considérée comme illégale et répréhensible, on peut comprendre les motivations du ministère des Finances de l'époque. Confronté à une pénurie d'or et à de graves difficultés financières, le gouvernement a probablement vu dans cette solution une manière de préserver la stabilité économique du pays. Cependant, cette décision soulève de nombreuses questions éthiques et juridiques qui méritent d'être examinées plus en détail.