Dans le contexte économique actuel, la région de Lorraine fait preuve d'une dynamique industrielle remarquable. AGCO, un leader mondial dans la conception et la fabrication de machines agricoles, a annoncé l'ouverture d'une nouvelle plateforme de distribution de pièces détachées à Amnéville. Ce projet ambitieux s'étendra sur 84 000 mètres carrés et nécessitera un investissement de 87 millions d'euros pour desservir l'Europe et le Moyen-Orient à partir de 2026. Parallèlement, Afyren, une entreprise spécialisée en chimie verte, a obtenu un prêt de 10 millions d'euros pour soutenir son usine à Carling-Saint-Avold. Ces initiatives témoignent d'un écosystème financier solide et d'une volonté collective d'innovation.
L'entreprise Afyren a su se distinguer par sa capacité à lever des fonds considérables. En 2020, elle avait déjà mobilisé 80 millions d’euros pour construire son usine à Carling-Saint-Avold. Fin 2024, cette start-up industrielle avait déjà bénéficié d’un prêt de 9 millions d'euros de Bpifrance. Maxime Cordonnier, directeur financier d’Afyren, souligne que ces financements ont permis à l'entreprise de poursuivre son développement. « Nous avons réussi à convaincre les banques dès le début, grâce à notre promesse de création de richesse industrielle et environnementale. »
Afyren a également tiré profit de l'introduction en bourse qui lui a permis de réunir 70 millions d’euros supplémentaires en 2021. Cette levée de fonds a diversifié les sources d'investissement, attirant des investisseurs variés. Le directeur financier explique : « Les relations de confiance que nous avons bâties avec nos financeurs ont été cruciales. Nous avons toujours cherché à comprendre leurs attentes et à aligner nos objectifs. »
Les financements d'Afyren proviennent principalement de prêts bancaires, de subventions publiques, et d'investissements en bourse. Bpifrance, par exemple, a joué un rôle clé en participant au capital de la filiale Afyren Neoxy via un fonds SPI. Ces efforts combinés ont permis à l'entreprise de sécuriser un total de 169 millions d’euros en six ans, permettant la production annuelle de 16 000 tonnes d'acides organiques biosourcés et générant un chiffre d'affaires annuel de 35 millions d'euros.
Les institutions financières locales comme la Caisse d'Épargne Grand Est Europe (CEGEE) et Bpifrance ont également contribué à cet élan économique. Elles proposent des solutions adaptées aux besoins spécifiques des entreprises, telles que des prêts conjoints ou des crédits-bail. Pour les projets immatériels comme la recherche et développement, Bpifrance offre des prêts spécifiques sans garantie, allant jusqu'à 15 millions d'euros sur 12 ans.
Les business angels locaux, tels que Yeast et Cajuba, ont également apporté leur soutien. Ces réseaux d'investisseurs privés ont injecté des millions d'euros dans des start-ups régionales, facilitant leur croissance. Pierre Rinaldi, membre de Cajuba, insiste sur l'importance de l'analyse approfondie avant toute participation financière. « Nous rencontrons plusieurs fois les porteurs de projet pour évaluer leur viabilité et leur potentiel. »
Le groupe Mentor, quant à lui, a démontré une puissance financière exceptionnelle en investissant massivement dans des entreprises innovantes. Apitech, une société spécialisée dans les distributeurs de pizzas, a bénéficié de dizaines de millions d'euros de Mentor, passant de 5 à 700 employés en dix ans. En 2024, Mentor a également financé l'expansion de CtrlZ, une entreprise de détatouage et d'épilation laser, à hauteur de 10 millions d'euros.
Ces initiatives montrent que les entreprises lorraines disposent d'un large éventail de possibilités pour accéder au financement nécessaire à leur développement. Grâce à des partenariats stratégiques et à une vision claire, elles continueront à innover et à prospérer dans un environnement concurrentiel.