Réduire les déficits sans augmenter les impôts : la stratégie de Michel Barnier pour le budget 2025
Alors que le gouvernement de Michel Barnier s'apprête à présenter son projet de budget pour 2025, deux anciens ministres, Gabriel Attal et Gérald Darmanin, ont avancé ce dimanche leurs pistes d'économies. Leur objectif : éviter une hausse trop importante des impôts, qu'ils jugent risquée pour la croissance et l'emploi.Une approche pragmatique pour assainir les finances publiques
Réformer l'audiovisuel public et revoir le temps de travail
Gérald Darmanin a proposé plusieurs leviers d'économies, notamment une réforme de l'audiovisuel public, la suppression d'un jour férié dans le public comme dans le privé, ou encore le passage à 36 ou 37 heures hebdomadaires dans la fonction publique. Il souhaite également augmenter les droits d'inscription pour les étudiants étrangers et mettre en place un deuxième jour de carence pour les arrêts maladie dans la fonction publique, afin de "mettre fin définitivement aux 35 heures".De son côté, Gabriel Attal a appelé à s'assurer que les fonctionnaires travaillent "vraiment aux 35 heures" et pas en dessous, ce qui permettrait, selon lui, d'économiser un milliard d'euros. Une mesure qui, selon l'ancien Premier ministre, permettrait d'éviter certains efforts demandés aux retraités.Réformer l'assurance-chômage et valoriser le travail
Gabriel Attal s'est également dit favorable à la reprise par le nouveau gouvernement de la réforme de l'assurance-chômage préparée lorsqu'il était à Matignon. "Elle est prête, il y a un décret, il suffit de le signer", a-t-il indiqué.Les deux anciens ministres s'accordent sur la nécessité de "valoriser le travail" plutôt que d'augmenter massivement les impôts. Gérald Darmanin a ainsi affirmé que "le sujet en France est qu'on ne travaille pas assez" et que "la bonne réponse" serait de "travailler plus".Une opposition ferme aux hausses d'impôts
Bien que membres du "socle commun" sur lequel Michel Barnier entend s'appuyer à l'Assemblée nationale, Gérald Darmanin a annoncé qu'il ne "votera pas" la partie dédiée aux recettes dans le projet de loi de finances pour 2025, si elle reste en l'état. "En revanche, je pourrais voter les économies dans la dépense publique", a-t-il précisé.Gabriel Attal a également plaidé pour "un autre chemin que celui des hausses d'impôts trop massives qui créeraient du chômage", s'inquiétant des risques d'un "choc fiscal" qui "risque de tuer la croissance et de créer du chômage de masse".Une stratégie d'économies ambitieuse et pragmatique
Les propositions de Gabriel Attal et Gérald Darmanin s'inscrivent dans une volonté de réduire les déficits publics sans pour autant alourdir la charge fiscale des Français. Leur approche, qui mise sur une meilleure valorisation du travail et une réforme de la dépense publique, semble trouver un écho auprès de Michel Barnier, qui devra arbitrer ces différentes pistes d'économies dans le cadre de la préparation du budget 2025.