Kais Saied, le président tunisien réélu avec une majorité écrasante malgré une faible participation
Bien que le président tunisien Kais Saied ait été réélu avec près de 90% des voix, le faible taux de participation de seulement 27,7% soulève des questions sur la légitimité démocratique de ce scrutin. Malgré les critiques de l'opposition et de la société civile sur les irrégularités présumées, Saied semble avoir consolidé son pouvoir et sa popularité auprès d'une partie de la population.Un triomphe électoral sans enthousiasme populaire
Une victoire écrasante mais une participation historiquement basse
Kais Saied, le président sortant de Tunisie, a été largement réélu avec près de 90% des suffrages exprimés lors du scrutin présidentiel du 6 octobre 2024. Cependant, le taux de participation n'a atteint que 27,7%, soit le plus faible depuis le renversement du dictateur Ben Ali en 2011. Cette abstention massive soulève des interrogations sur la légitimité démocratique de cette élection.Une opposition marginalisée et des candidats de second plan
Seuls deux candidats ont été autorisés à affronter Kais Saied : Ayachi Zammel, un industriel libéral inconnu du grand public, et Zouhair Maghzaoui, un député de la gauche panarabe. Les figures de proue de l'opposition étaient soit emprisonnées, soit écartées du processus électoral pour des irrégularités présumées. Cette sélection très restrictive des candidatures a été vivement critiquée par les observateurs indépendants.Un scrutin contesté par l'opposition et la société civile
L'opposition tunisienne et les organisations de la société civile ont dénoncé un scrutin "faussé" en faveur de Kais Saied. Ils ont notamment critiqué le nombre élevé de parrainages exigés pour se présenter, l'emprisonnement de candidats potentiels et l'éviction par l'autorité électorale des rivaux les plus sérieux du président sortant.Des analogies avec l'Algérie voisine
Selon l'expert français du Maghreb Pierre Vermeren, la situation en Tunisie présente des similitudes avec celle de l'Algérie voisine, où le président Abdelmadjid Tebboune bénéficie également d'une large assise populaire malgré un faible taux de participation aux élections.Une victoire sans enthousiasme populaire
Malgré sa victoire écrasante, Kais Saied n'a pas réussi à mobiliser les foules. Seuls quelques centaines de ses partisans sont sortis célébrer sa réélection dans les rues de Tunis, un contraste saisissant avec les élections de 2019 où il avait bénéficié d'un véritable élan populaire.Un bilan mitigé et des critiques persistantes
Depuis son arrivée au pouvoir en 2019, Kais Saied a été accusé par l'opposition et la société civile de dérive autoritaire. Beaucoup de Tunisiens lui reprochent d'avoir consacré trop d'énergie à régler ses comptes avec ses adversaires politiques, au détriment des réformes économiques et sociales promises.Une légitimité démocratique fragilisée
Malgré sa victoire écrasante, la légitimité démocratique de Kais Saied est fragilisée par le faible taux de participation et les critiques sur le processus électoral. Son second mandat s'annonce confronté à de nombreux défis, tant sur le plan politique qu'économique et social.