Le gouvernement français fait face à un défi de taille pour redresser les finances publiques, alors que le déficit budgétaire a atteint des niveaux préoccupants. Malgré des efforts pour réduire les dépenses, notamment par le biais d'annulations de crédits, la situation reste fragile. Le projet de loi de finances de fin de gestion (PLFG) prévoit de nouvelles mesures pour maîtriser les dépenses et commencer à réduire le déficit. Cependant, les discussions à l'Assemblée nationale sur le budget 2025 ont été houleuses, soulignant les difficultés à trouver un consensus politique.
Redresser les comptes publics : Un défi de taille pour le gouvernement français
Annulations de crédits et dépenses imprévues
Les chiffres révèlent que le déficit budgétaire français a été plus important que prévu, atteignant 486,4 milliards d'euros. Cependant, des annulations de crédits de plusieurs milliards d'euros ont permis de réduire les dépenses de l'État. Le PLFG prévoit ainsi 5,6 milliards d'euros d'annulations de crédits, dont 4,5 milliards provenant de la réserve de précaution. Parallèlement, des crédits ont été ouverts pour couvrir des dépenses imprévues, telles que le coût des élections législatives anticipées et les soutiens à la Nouvelle-Calédonie.Objectifs de réduction du déficit
Pour redresser les comptes publics, le gouvernement prévoit un effort budgétaire de "60 milliards" d'euros, combinant réductions de dépenses et nouvelles recettes fiscales. L'objectif est de ramener le déficit à 5% du PIB en 2025, puis à 2,8% en 2029, conformément aux exigences européennes. Cependant, le dérapage inopiné du déficit public en 2023, atteignant 5,5% du PIB contre 4,9% prévu, soulève des questions sur la fiabilité des prévisions précédentes.Critiques et remises en cause
Les efforts du gouvernement pour redresser les finances publiques font l'objet de critiques, notamment de la part de l'opposition de droite. L'ancien ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, est accusé d'insincérité budgétaire, ses défenseurs imputant la situation aux soutiens massifs déployés durant les crises successives et à des recettes fiscales décevantes.Vers une évaluation indépendante des prévisions
Le Haut Conseil des finances publiques (HCFP) a appelé le gouvernement à retenir des "hypothèses prudentes" dans ses textes financiers, afin d'éviter de nouveaux dérapages. Bercy envisage de réunir un comité scientifique pour évaluer ses modèles économiques, tandis que le président du HCFP a suggéré de confier les prévisions à une institution indépendante, comme le HCFP lui-même.