Le Sénat français a décidé de réactiver sa mission d'information sur la dégradation des finances publiques en 2024, avec un nouveau cycle d'auditions. Les anciens Premier ministre, Gabriel Attal et Élisabeth Borne, ainsi que les anciens ministres de Bercy, Bruno Le Maire et Thomas Cazenave, seront interrogés cette semaine et la semaine prochaine par les sénateurs sur leur gestion des deniers publics lorsqu'ils étaient en fonction.
Une Quête de Vérité et de Transparence
Une Priorité Sénatoriale
Le Sénat a pris les devants en lançant cette mission d'information, devançant ainsi la commission des finances de l'Assemblée nationale qui vient seulement de constituer une commission d'enquête sur le même sujet. Les sénateurs sont déterminés à faire la lumière sur la situation des finances publiques, comme l'a confié l'un d'entre eux : "On a déjà fait le boulot. On va compléter. Et la vérité viendra !"Des Auditions Cruciales
Les auditions prévues cette semaine et la suivante revêtent une importance capitale. Bruno Le Maire, ministre de l'Économie de 2017 à 2024, sera le premier à passer sur le gril de la Haute assemblée le jeudi 7 novembre. Son bilan a été vivement critiqué au Sénat, le sénateur centriste Vincent Delahaye allant jusqu'à évoquer "la situation catastrophique" laissée par le ministre. Thomas Cazenave, ancien ministre des Comptes publics, sera également entendu le même jour. Les ex-Premiers ministres, Gabriel Attal et Élisabeth Borne, suivront les 8 et 15 novembre respectivement.Des Accusations de "l'Imprudence" du Gouvernement
La commission des finances du Sénat avait ouvert en mars dernier une mission d'information sur le dérapage budgétaire constaté entre la fin de l'année 2023 et le début de l'année 2024. Dans leurs conclusions rendues en juin, les élus accusent le gouvernement de ne pas avoir transmis aux parlementaires, comme l'exige la loi, les nouvelles estimations du Trésor sur l'accroissement du déficit. Ils épinglent notamment "l'imprudence" de l'exécutif sur ses prévisions économiques. Avec un déficit public qui devrait finalement atteindre 6,1 % du PIB en fin d'année, contre 4,4 % initialement prévus, les sénateurs ont décidé de poursuivre leurs travaux pour faire toute la lumière sur cette situation.