Au cours d’une période marquée par des défis budgétaires significatifs, le gouvernement français a lancé une initiative visant à améliorer la gestion des finances publiques et à renforcer la transparence. Le 2 mars 2025, Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, a annoncé une « grande conversation » avec les citoyens pour mieux associer ces derniers aux décisions budgétaires. L’objectif est d’éclaircir un domaine souvent perçu comme opaque et de restaurer la confiance dans la gestion des ressources nationales. Cette démarche s’accompagne également de mesures concrètes pour réduire le déficit, notamment par la création d’une structure d’alerte budgétaire et l’examen de diverses économies.
L’annonce de cette nouvelle stratégie intervient après deux années consécutives de dépassements budgétaires. En 2023 et 2024, les prévisions ont été dépassées, mettant une pression importante sur le budget de l’État. Pour l’année 2025, l’objectif est de ramener le déficit à 5,4 % du PIB. C’est dans ce contexte que la ministre des Comptes publics et son homologue de l’Économie, Éric Lombard, ont présenté un plan d’action destiné à anticiper et corriger les dérives financières. Une des innovations majeures est la mise en place d’un comité qui se réunira trimestriellement pour évaluer l’évolution des recettes et des dépenses. Cette instance rassemblera des représentants ministériels, parlementaires et du monde économique afin de garantir une surveillance rigoureuse des finances publiques.
Parallèlement, le gouvernement souhaite rendre les finances publiques plus accessibles au grand public. La volonté politique est claire : expliquer les enjeux budgétaires de manière pédagogique et informer sur l’état réel des comptes de l’État. Cette ouverture vise à rassurer les citoyens qui, selon Amélie de Montchalin, se sentent souvent exclus des décisions budgétaires. L’initiative répond également à une exigence démocratique : montrer que le gouvernement consulte et écoute les citoyens. En rendant les finances publiques plus compréhensibles, on espère apaiser certaines tensions autour des choix économiques à venir.
Si la concertation et la transparence sont au cœur de cette démarche, le gouvernement ne cache pas la nécessité de réduire certaines dépenses. Parmi les pistes envisagées figurent la réforme des niches fiscales jugées inefficaces, l’équilibrage du budget de la Sécurité sociale et la fin de la contribution exceptionnelle des entreprises. Ces mesures, bien que potentiellement impopulaires, sont considérées comme indispensables pour atteindre l’objectif de redressement financier fixé pour 2025.
Les premières réunions de cette consultation, prévues pour avril 2025, permettront d’évaluer l’efficacité de cette approche. Bien que la transparence soit essentielle, il reste à voir si cette initiative aura un véritable impact sur les décisions budgétaires ou si elle restera principalement un exercice de communication. L’enjeu majeur sera de concilier cette ouverture avec des actions concrètes pour redresser les comptes publics, tout en respectant les attentes des citoyens.