Réduire les dépenses publiques : les propositions de Gérald Darmanin
Gérald Darmanin, député Ensemble pour la République du Nord et ancien ministre des Comptes publics, a récemment partagé ses idées pour réduire significativement les dépenses publiques. Dans une interview accordée aux Echos, il a développé plusieurs pistes, allant de l'augmentation du temps de travail à la vente des participations de l'État dans certaines entreprises.Des solutions audacieuses pour assainir les finances publiques
Revoir le temps de travail dans le public et le privé
Selon Gérald Darmanin, la France ne travaille pas assez. Pour y remédier, il propose de mettre fin définitivement aux 35 heures dans le secteur privé et de passer à 36 ou 37 heures dans la fonction publique, bien sûr avec une rémunération ajustée en conséquence. Cette mesure, s'inscrivant dans un dialogue social au sein des entreprises, permettrait d'accroître la productivité et de réduire les dépenses publiques. L'ex-ministre des Comptes publics souhaite également supprimer un jour férié dans le public comme dans le privé, afin de dégager des économies supplémentaires.Alors que la semaine de quatre jours fait l'objet d'expérimentations, Gérald Darmanin considère qu'il faut aller dans la direction inverse et augmenter le temps de travail. Cette proposition, bien que controversée, s'inscrit dans sa volonté de rationaliser le fonctionnement de l'État et des entreprises pour assainir les finances publiques.Réformer l'audiovisuel public et céder des participations de l'État
Outre la révision du temps de travail, Gérald Darmanin avance d'autres pistes pour réduire la dépense publique. Il préconise notamment de "vendre" les participations de l'État dans des entreprises comme Orange, la Française des Jeux, Stellantis ou Engie. Cette mesure permettrait de dégager des recettes ponctuelles et de se désengager de certaines activités économiques.Par ailleurs, l'ex-membre du gouvernement souhaite réformer l'audiovisuel public, un chantier déjà évoqué par d'autres responsables politiques comme Rachida Dati. Cette réforme, qui pourrait passer par une restructuration ou une privatisation partielle, viserait à générer des économies substantielles pour l'État.Durcir les conditions d'arrêts maladie dans la fonction publique
Parmi les autres propositions de Gérald Darmanin, on trouve l'instauration d'un deuxième jour de carence pour les arrêts maladie dans la fonction publique. Cette mesure, déjà en vigueur dans le privé, permettrait de lutter contre les abus et de réduire les coûts liés à l'absentéisme.Selon l'ancien ministre, ces différentes réformes, touchant à la fois au temps de travail, à la gestion du patrimoine de l'État et aux conditions d'arrêts maladie, constituent des leviers essentiels pour assainir les finances publiques. Elles s'inscrivent dans une volonté de rationaliser le fonctionnement de l'État et des entreprises, tout en préservant les acquis sociaux.Une approche pragmatique et volontariste
Les propositions de Gérald Darmanin se démarquent par leur caractère volontariste et pragmatique. L'ex-membre du gouvernement considère qu'il est nécessaire de s'attaquer frontalement aux dépenses publiques, quitte à bousculer certains acquis sociaux. Son approche tranche avec les débats actuels, qui mettent davantage l'accent sur l'augmentation des recettes fiscales.Bien que certaines de ses idées puissent être perçues comme controversées, Gérald Darmanin affirme que "un choc fiscal ne fait pas une politique économique" et que cette voie risquerait de "tuer la croissance et de créer du chômage de masse". Il plaide donc pour une approche plus volontariste, axée sur la réduction des dépenses, afin de redresser durablement les finances publiques.Ses propositions, si elles étaient mises en œuvre, représenteraient un véritable défi pour le gouvernement et les partenaires sociaux. Elles soulèvent des questions sur l'équilibre entre l'assainissement des comptes publics et le maintien des acquis sociaux. Néanmoins, elles témoignent de la volonté de certains responsables politiques de s'attaquer aux problèmes structurels de la dépense publique en France.