Bien que la Norvège soit un leader mondial en matière d'électrification automobile, sa capitale, Oslo, continue de faire face à des problèmes significatifs liés à la qualité de l'air. En dépit de l'adoption massive des véhicules électriques, la pollution atmosphérique reste un sujet préoccupant pour cette ville nordique. Cette situation s'explique par plusieurs facteurs, notamment les émissions de particules fines provenant de sources mécaniques et autres activités humaines qui persistent malgré l'absence de gaz d'échappement.
Dans un pays où 89 % des voitures neuves vendues en 2024 sont électriques, il est surprenant de constater que les niveaux de pollution restent élevés dans la capitale. Selon une étude récente, bien que les véhicules électriques aient contribué à diminuer les émissions de CO2, ils ne suffisent pas à résoudre entièrement le problème des particules en suspension. Ces dernières proviennent principalement de l'usure des pneus, de la poussière de freinage et des routes elles-mêmes.
Les données montrent que les concentrations de PM10 (particules nocives mesurées à moins de 10 micromètres) ont dépassé les seuils légaux prescrits par la législation norvégienne. Plus alarmant encore, ces niveaux ont été jugés excessifs pendant 95 jours au cours de l'année précédente. À certains moments, les mesures ont atteint des valeurs comparables à celles observées dans des zones industrielles chinoises.
En réponse à ces défis, Oslo a adopté une série de mesures pour limiter les émissions de particules fines. Parmi elles figurent des limitations de vitesse ciblées, la suppression de places de stationnement et la mise en place de zones piétonnes. Bien que ces initiatives aient amélioré la qualité de l'air global, elles n'ont pas complètement éliminé les polluants persistants tels que ceux issus des poêles à bois utilisés pendant les longs hivers norvégiens.
La topographie unique d'Oslo, avec son emplacement au fond d'un fjord, joue également un rôle crucial dans la stagnation de l'air pollué près du sol. Les autorités locales explorent désormais de nouvelles technologies, telles que les pièges à particules électrostatiques, afin de mieux contrôler ces émissions.
Même si Oslo reste un modèle mondial pour la transition vers les véhicules électriques, elle met également en lumière les limites de cette solution. Les grandes villes du monde doivent prendre conscience que l'électrification, bien qu'elle diminue les émissions de gaz à effet de serre, ne peut totalement éradiquer les particules fines générées par l'usure mécanique des véhicules. Cela souligne la nécessité d'adopter des stratégies plus holistiques pour garantir une meilleure qualité de l'air urbain.