Mélenchon appelle à déployer des drapeaux palestiniens : un geste politique controversé

Le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a lancé un appel aux Français pour qu'ils déploient des drapeaux palestiniens à partir du 8 octobre, afin de soutenir la bande de Gaza et le Liban. Cette initiative a suscité de vives réactions, notamment de la part de l'ancien président François Hollande et de Raphaël Glucksmann, qui y voient une "propagande" et une "TikTokisation de la vie politique".

Un geste symbolique pour soutenir la cause palestinienne

### L'appel de Mélenchon pour déployer des drapeaux palestiniensJean-Luc Mélenchon, le fondateur de La France insoumise, a appelé les Français à déployer des drapeaux palestiniens "partout où c'est possible" à partir du 8 octobre, soit le lendemain du jour du souvenir, un an après les attaques du Hamas en Israël. Selon lui, ce geste vise à soutenir la bande de Gaza et le Liban, qui subissent les bombardements de l'armée israélienne.Mélenchon a justifié son initiative en dénonçant ce qu'il considère comme "un abus de pouvoir" de la part du ministre de l'Enseignement supérieur, Patrick Hetzel. Ce dernier a appelé au "maintien de l'ordre" pour éviter des actions qui iraient, selon lui, "à l'encontre des principes de neutralité et de laïcité" dans les universités."Je demande à la jeunesse étudiante de s'insoumettre, de ne pas accepter cet interdit", a lancé Mélenchon, estimant que "parler de géopolitique n'est pas attentatoire à la laïcité" dans les établissements d'enseignement supérieur.### Une initiative qui divise la gaucheCette initiative de Mélenchon a fortement déplu à certains responsables politiques de gauche, comme l'ancien président François Hollande. Ce dernier a critiqué le fait que "les drapeaux qu'on doit porter dans des lieux publics, ce sont les drapeaux français" et que le reste "c'est une propagande qui n'a pas sa place dans des lieux publics".Raphaël Glucksmann, le patron de Place Publique, a également pris ses distances, dénonçant un "phénomène de TikTokisation de la vie politique" et estimant que "le but des Insoumis depuis quelques jours, ce n'est pas qu'on parle de la situation en Palestine, c'est qu'on parle d'eux".### Les universités, un lieu de débat sensibleL'appel de Mélenchon a également suscité des réactions au sein du monde universitaire. Le président d'Aix-Marseille Université a jugé l'initiative "dangereuse", craignant qu'elle n'"importe ce conflit" au sein des facultés. Selon lui, "l'université doit rester un refuge dans cette tempête" et les étudiants juifs "n'ont rien à voir avec ce qui se passe" en Palestine et au Liban.De leur côté, des étudiants de l'université de Strasbourg ont bloqué un bâtiment lundi matin pour exprimer leur soutien aux Palestiniens, avec des tags et des banderoles sur les murs.### Une initiative polémique, entre soutien à la cause palestinienne et instrumentalisation politiqueL'appel de Mélenchon à déployer des drapeaux palestiniens a donc suscité de vives réactions, notamment au sein de la gauche. Certains y voient une instrumentalisation politique de la situation au Moyen-Orient, tandis que d'autres défendent le droit d'exprimer son soutien à la cause palestinienne.Cette initiative illustre les tensions qui traversent la gauche française sur la question du conflit israélo-palestinien, et plus largement sur la place du débat politique dans les espaces publics, notamment les universités. Elle soulève également des questions sur les limites de la liberté d'expression et de la laïcité dans ces lieux.