Menacée d’une riposte israélienne, l’Iran s’inquiète pour ses infrastructures énergétiques

Oct 6, 2024 at 1:27 PM

Menaces de représailles israéliennes : L'Iran se prépare à une riposte dévastatrice

Alors que les tensions entre l'Iran et Israël s'intensifient après les récentes attaques de missiles, Téhéran craint que ses infrastructures énergétiques stratégiques ne deviennent la cible de frappes israéliennes. Le gouvernement iranien a pris des mesures pour sécuriser ses installations pétrolières et gazières, tout en avertissant qu'une telle attaque entraînerait une réponse proportionnée et même plus forte. Avec les États-Unis qui s'opposent à des frappes sur les "champs de pétrole" iraniens, la situation reste extrêmement volatile dans la région.

Une menace de représailles qui plane sur l'Iran

Crainte d'une attaque israélienne sur les infrastructures énergétiques

Cinq jours après l'attaque de 200 missiles iraniens sur Israël, le gouvernement de Benjamin Netanyahu n'a toujours pas répliqué, mais les déclarations menaçantes se multiplient. La principale inquiétude de Téhéran est qu'Israël frappe au cœur de ses infrastructures énergétiques, ce qui marquerait un tournant dans le conflit entre les deux pays. Le ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant, a ainsi mis en garde l'Iran sur des frappes de représailles similaires à celles menées "à Gaza et Beyrouth". De son côté, le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, a prévenu que "pour chaque action [d'Israël], il y aurait une réaction proportionnelle et similaire de l'Iran, et même plus forte".

Visite du ministre iranien du Pétrole sur un site clé

Conscient que les discours israéliens nourris de menaces ne sont pas des paroles en l'air, le ministre iranien du Pétrole, Mohsen Paknejad, s'est rendu ce dimanche sur un site pétrolier clé du pays. Il "est arrivé ce matin sur l'île de Kharg pour visiter les installations de l'industrie pétrolière et rencontrer les employés", a rapporté l'organe du ministère, Shana. Située dans l'ouest du Golfe, l'île de Kharg abrite le plus grand terminal d'exportation de pétrole brut de l'Iran. Lors de sa visite, le ministre a surtout rencontré le général Mohammad Hossein Bargahi, commandant de la 4e région de la marine des Gardiens de la révolution, chargée d'assurer la sécurité de la zone.

Les États-Unis s'opposent à des frappes sur les "champs de pétrole"

Même les États-Unis ne soutiennent pas leur allié historique sur une attaque des infrastructures énergétiques iraniennes. "Si j'étais à leur place, j'envisagerais d'autres options que frapper des champs de pétrole en Iran", a affirmé le président américain, Joe Biden. Son prédécesseur Donald Trump, candidat à l'élection présidentielle, a au contraire affirmé qu'Israël devrait "frapper" les installations nucléaires iraniennes. Joe Biden met la pression à Israël pour qu'il ne franchisse pas cette ligne rouge, car les conséquences économiques de la destruction des infrastructures pétrolières iraniennes seraient importantes.

La menace de fermeture du détroit d'Ormuz

En effet, les cours du pétrole se sont déjà envolés au diapason des inquiétudes du marché quant à de possibles frappes israéliennes sur des sites pétroliers clefs. L'Iran, l'un des dix plus grands producteurs de pétrole, a produit 3,4 millions de barils par jour en août, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE). En cas de dommages sur ses infrastructures, Téhéran pourrait "fermer le détroit d'Ormuz", unique point de passage pour les exportations maritimes de plusieurs producteurs majeurs du Moyen-Orient, estime Bill O'Grady, de Confluence Investment. "Plus que tous les autres événements de ce type que j'ai vu dans ma carrière, je me dis que celui-ci pourrait vraiment faire du vilain", a commenté l'analyste.

L'Iran prépare sa riposte

Fermeture du détroit d'Ormuz ou non, Téhéran a déjà préparé son plan de riposte au cas où Israël mènerait une attaque contre le territoire iranien. "Le projet de réponse nécessaire face à une éventuelle action des sionistes est tout à fait prêt, et si Israël agit, la contre-attaque iranienne sera mise œuvre", a précisé l'agence Tasnim, citant une source militaire. L'Iran "possède une liste de nombreuses cibles israéliennes", et l'opération de mardi a "montré que nous pouvons raser n'importe quel point que nous souhaitons", a ajouté la même source.