Loi de finances : le maire de Bordeaux dénonce « une attaque frontale contre les collectivités »

Nov 4, 2024 at 7:51 PM
La ville de Bordeaux fait face à une réduction drastique de son budget municipal de 16,5 millions d'euros dans le cadre du projet de loi de finances 2025. Le maire, Pierre Hurmic, dénonce cette décision comme une "attaque frontale contre nos collectivités" et s'efforce de maintenir l'investissement malgré ces compressions budgétaires.

Une Mobilisation Inédite pour Défendre les Finances Locales

Un Message Coup de Poing pour Alerter l'Opinion Publique

Deux grandes banderoles encadrent le portail rénové de la mairie de Bordeaux, affichant un message sans équivoque : "Loi de finances 2025 : l'État ampute le budget municipal de Bordeaux de 16,5 millions d'euros. On les prend où ?" Cette initiative rare, selon les mots du maire, vise à prendre à témoin l'opinion publique face aux "mesures brutales" que subissent les collectivités locales, quelle que soit leur appartenance politique. Ce geste rappelle le compteur installé en 2010 par l'ancien président du Département, Philippe Madrelle, pour quantifier la dette de l'État envers la collectivité sur les transferts de charges non compensées.

Une Attaque Frontale contre la Démocratie Locale

Le projet de loi de finances 2025, actuellement en discussion à l'Assemblée nationale, prévoit 5 milliards d'euros d'économies à réaliser en réduisant les recettes des collectivités, entre ponctions et gel des aides. Pour la Ville de Bordeaux, cela se traduit par une baisse de 16,5 millions d'euros sur son budget de fonctionnement, l'équivalent des salaires annuels de la police municipale, du coût de la cantine scolaire ou du financement de la moitié des places de crèche. Selon le maire, Pierre Hurmic, "la Ville de Bordeaux ne refuse pas de participer à l'effort, mais les modalités adoptées sont injustes et insurmontables". Il dénonce une "attaque frontale contre nos collectivités, envers la démocratie locale", imputant cette situation au "dérapage incontrôlé et abyssal du budget de l'État".

Maintenir l'Investissement Malgré les Compressions

Malgré ces coupes budgétaires, la municipalité bordelaise entend maintenir le cap de l'investissement. Comme l'explique l'adjointe aux finances, Claudine Bichet, "investir, c'est préparer l'avenir, ne pas le faire serait creuser la dette climatique". Cependant, le budget devrait baisser de 1,8 million d'euros, notamment en raison du rabotage du fonds vert. Le maire, Pierre Hurmic, affirme qu'il "va se battre pour ne pas avoir à encaisser ce choc", tout en reconnaissant qu'il faudra "bien faire des économies quelque part" sans pour autant augmenter les impôts locaux.

Une Mobilisation Collective des Collectivités

Le salon des maires, qui démarre le 20 novembre, sera l'occasion pour les collectivités de faire entendre leur voix, au-delà de leurs appartenances partisanes. Elles sont "vent debout contre ce projet de loi de finances", déterminées à défendre leurs finances locales face à ces compressions budgétaires jugées "injustes et insurmontables".