Budget de la Sécurité sociale: la partie “recettes” approuvée grâce à la gauche, contre la majorité

Nov 4, 2024 at 7:29 PM
L'Assemblée nationale a approuvé lundi une version profondément remaniée de la partie recettes du budget 2025 de la Sécurité sociale, avec le soutien de la gauche. Le texte amendé prévoit notamment 17 à 20 milliards de cotisations supplémentaires, selon les députés. Cependant, les députés macronistes et de droite ont voté contre, tandis que le Rassemblement national s'est abstenu.

Une bataille politique autour du financement de la protection sociale

Des majorités de gauche pour remplir les caisses de la Sécurité sociale

La gauche de l'Assemblée nationale a réussi à dégager "de manière raisonnable" un niveau de financement de la protection sociale et de la sécurité sociale à la hauteur des besoins, selon le socialiste Jérôme Guedj. En augmentant notamment les cotisations sur les revenus du capital ou les dividendes, la gauche a trouvé des majorités pour remplir les caisses de la Sécurité sociale, tandis que la droite a déployé tous ses efforts pour les vider, comme l'a souligné l'insoumise Elise Leboucher.

Les critiques de la droite et du centre

Les élus du "socle" gouvernemental ont fustigé un texte "vidé de son sens et de tout sérieux, politique et budgétaire", selon François Gernigon (Horizons). Thibault Bazin (LR) a déploré que les "victimes" soient "les classes moyennes qui travaillent", et non les grandes fortunes, critiquant les "dingueries fiscales que la gauche a imposées".

L'abstention du Rassemblement national

Le Rassemblement national, qui avait critiqué le texte initial du gouvernement, a choisi de s'abstenir pour ne pas mettre un terme prématuré aux débats. Christophe Bentz (RN) a expliqué que le parti voulait permettre d'examiner la partie "dépenses" du texte, car s'ils avaient voté contre, ils n'auraient pas pu le faire.

La crainte d'un renvoi au Sénat

Après le vote, le président du groupe MoDem Marc Fesneau a fait part de son agacement, estimant que "quand vous avez RN et NFP qui votent ensemble, vous voyez bien que c'est la collusion du populisme". Il a ajouté que "à la fin, le gouvernement va dire 'voyez, tout ça n'est pas raisonnable, on va laisser ça au Sénat, car eux ce sont des gens responsables et raisonnables'".