Les familles des otages français du Hamas reçues à l’Élysée
Oct 6, 2024 at 12:00 AM
Quand la guerre devient un fardeau pour les familles d'otages
Batsheva Yahalomi ne reviendra pas habiter Nir Oz, ce kibboutz situé à seulement 2 kilomètres de la bande de Gaza. Trop de traumatismes, trop d'angoisses et trop de souffrances y sont associés. Le 7 octobre, ce village a été attaqué par des combattants du Hamas, comme les autres localités bordant l'enclave palestinienne. Batsheva a réussi à s'enfuir avec sa fille de 10 ans et son bébé, mais son fils Eitan, 13 ans, a été kidnappé sous ses yeux, tout comme son mari Ohad, blessé pendant l'assaut. Eitan a été libéré après 52 jours de captivité, mais Ohad reste aux mains du Hamas, avec Ofer Kalderon, un autre résident de Nir Oz. Ils font partie des 101 captifs encore retenus dans les tunnels de Gaza.Une guerre qui ne finit pas
Le poids de l'attente et de l'incertitude
À l'approche de l'anniversaire de cette tragédie nationale, Batsheva Yahalomi est retournée sur les lieux du drame. Malgré le bruit des canons de l'artillerie israélienne, elle sait que le centre de la guerre s'est déplacé au nord. Cette situation lui donne autant d'espoir que d'inquiétude. D'un côté, un cessez-le-feu avec le Hezbollah libanais pourrait permettre le retour des otages, mais de l'autre, une guerre totale pourrait les faire sombrer dans l'oubli. L'attaque aux missiles iraniens contre Israël et la réplique attendue de Tel-Aviv renforcent cette dernière crainte.Batsheva Yahalomi s'inquiète également de voir l'empathie pour le sort de ses proches s'estomper avec le temps. En Israël, les otages sont devenus un sujet politique, alors qu'il n'est pas possible de vivre dans un pays qui ne fait pas tout pour ramener les siens à la maison. À l'étranger, les gens ont du mal à comprendre que les voisins d'Israël ne sont pas la Suisse ou l'Allemagne, mais des organisations terroristes.La nécessité de faire entendre leur voix
Pour que leur voix ne soit pas étouffée, Batsheva Yahalomi et les proches d'Ofer Kalderon se rendront demain à Paris, accompagnés de l'ex-ambassadeur d'Israël en France, Daniel Shek. Ils devraient y rencontrer Emmanuel Macron et Michel Barnier avant de participer à la cérémonie d'hommage organisée par le Crif au Dôme de Paris. Cependant, Sharon Kalderon, belle-sœur d'Ofer, n'assistera pas à la cérémonie de commémoration officielle du 7 octobre organisée par le gouvernement Netanyahou, qu'elle juge être une "provocation".Quand la guerre fait oublier les otages
Pour Sharon Kalderon, il est urgent de trouver un moyen d'arrêter la guerre pour ramener les otages, car la pression militaire ne fait que les tuer. Un sentiment partagé par les proches du couple Yarden et Shiri Bibas, enlevés eux aussi à Nir Oz avec leurs deux enfants. Ofri Bibas Levy, sœur de Yarden, estime qu'il n'est pas aberrant de marquer un jour de deuil national, un an après ce désastre, mais que cela doit être l'occasion de crier "Pourquoi ça continue ?". Des soldats continuent de tomber, les réfugiés ne peuvent pas rentrer chez eux, et maintenant, la guerre au Liban menace de faire tomber les otages dans l'oubli.