Les politiques incitatives pour les voitures électriques connaissent une transformation significative. À compter du 1er mai 2025, le coût de l'immatriculation des véhicules électriques subira une augmentation drastique dans la plupart des régions françaises. Alors que ces modèles jouissaient auparavant d'une réduction substantielle sur les frais d'immatriculation, ils seront désormais soumis aux tarifs standards, à l'exception notable des Hauts-de-France. Cette modification marque la fin d'un avantage fiscal introduit en 2020 pour encourager l'adoption des véhicules zéro émission. Par exemple, une Tesla Model Y verra ses frais passer de quelques dizaines d'euros à plusieurs centaines, selon la région considérée.
Cette décision s'inscrit dans un cadre budgétaire plus large. Avec l'adoption du projet de loi de finances 2025, les régions ont obtenu la possibilité de maintenir ou non cette exonération fiscale. Cependant, presque toutes ont choisi de supprimer cet avantage, mettant en avant la nécessité de renforcer leurs ressources financières. La taxe sur l'immatriculation constituant une part importante de leurs revenus, son ajustement représente une réponse au besoin croissant de stabilité économique. Des experts comme Yves Carra soulignent que cette mesure s'accompagne d'autres ajustements fiscaux touchant le secteur automobile, tels qu'une hausse du cheval fiscal dans de nombreuses régions.
L'évolution de la politique fiscale vers les véhicules électriques suscite des interrogations importantes. Si certains perçoivent cette transition comme un retour à une gestion réaliste des finances publiques, d'autres craignent un affaiblissement des engagements environnementaux. En effet, cette réforme survient alors que d'autres aides, telles que le bonus écologique et la prime à la conversion, ont également été réduites ou supprimées. Cette approche pourrait nuire à l'objectif de transition équitable prôné par les discours officiels. Il est essentiel que les autorités continuent d'envoyer des signaux clairs pour soutenir l'adoption durable des technologies propres, tout en assurant la justice sociale et environnementale. L'avenir de la mobilité électrique dépendra largement de cette capacité à concilier intérêts économiques et objectifs climatiques.