Dès le mois de mai, une mesure fiscale favorable aux voitures électriques prendra fin dans la plupart des régions françaises. Depuis trois ans, ces conducteurs bénéficiaient d’une immatriculation gratuite. Cette incitation financière visait à encourager l’adoption de véhicules propres et a considérablement influencé le marché automobile. En effet, près de deux tiers des nouveaux véhicules enregistrés en 2023 étaient éligibles à cette exonération. Toutefois, avec la pression croissante sur les finances régionales, cette période de faveur touche à sa fin, excepté dans les Hauts-de-France.
Avec une transition écologique toujours en cours, les régions françaises doivent désormais faire face à un dilemme financier. La carte grise représente une source majeure de revenus, particulièrement dans un contexte où les ventes de véhicules neufs ont légèrement décliné. Entre 2018 et 2023, le nombre d'immatriculations est passé sous la barre symbolique des deux millions par an. Cela signifie que chaque euro comptabilisé devient crucial. Ainsi, la loi de finances 2025 a poussé les conseils régionaux à revoir leurs priorités budgétaires.
Les propriétaires de voitures électriques sont donc appelés à payer selon le cheval fiscal local, qui peut varier entre 43 et 60 euros selon les territoires. Si certains modèles comme la Dacia Spring restent accessibles grâce à leur faible puissance fiscale, d'autres, tels que la Tesla Model Y Performance, verront leur coût initial augmenter de manière significative, jusqu'à atteindre près de 900 euros supplémentaires lors de l'enregistrement.
Pour autant, cette décision n’est pas uniforme. Les résidents des Hauts-de-France continueront à bénéficier de cette dispense fiscale, ce qui pourrait rendre cette région plus attractive pour les amateurs de véhicules électriques. Ce choix stratégique pourrait aussi susciter des réactions chez leurs voisins, notamment ceux vivant dans des départements où les coûts s’avèrent plus élevés.
L’abandon de cette mesure pourrait injecter environ 640 millions d’euros annuels dans les caisses publiques. Une somme non négligeable alors que le gouvernement cherche à renforcer ses ressources sans compromettre les initiatives écologiques. À l'avenir, il sera intéressant de voir si cette nouvelle politique freinera ou accélérera encore l’essor des véhicules électriques sur le territoire national.