L'année a commencé sous le signe de l'incertitude pour les jeunes souhaitant s'engager dans le service civique. En raison de l'absence d'une loi de finances, toutes les missions de ce programme ont été mises en pause. Ce dispositif, qui concerne 175 000 jeunes en métropole et 450 en Nouvelle-Calédonie, a vu sa campagne de recrutement suspendue par décision du ministère des comptes publics. Les rencontres prévues entre recruteurs et candidats, notamment à Nouméa, ont été annulées. Cette situation met en lumière l'importance du cadre législatif pour la mise en œuvre de telles initiatives.
La suspension du service civique a créé une période d'attente pour de nombreux jeunes. Le 29 janvier, le ministère chargé des comptes publics a annoncé la suspension du recrutement en raison de l'absence de budget national. L'Agence du service civique a ensuite informé les associations le lendemain. À Nouméa, la Fédération des œuvres laïques devait organiser une rencontre le 4 février, mais celle-ci a été annulée suite à cette annonce. Chenora Taputu, qui a terminé son engagement de six mois, témoigne de l'impact positif du service civique sur sa vie professionnelle. Elle explique que cette expérience lui a donné envie de poursuivre ses études pour devenir professeure des écoles. Le service civique, arrivé en Nouvelle-Calédonie en 2011, offre des missions d'intérêt général aux jeunes de 16 à 25 ans, sans condition de diplôme, avec une indemnité mensuelle prise en charge à 80% par l'État.
Les missions du service civique sont essentielles pour le développement personnel et professionnel des jeunes. Siné Selefen, coordinatrice du service civique à la Fédération des œuvres laïques, souligne que l'accès à ces missions est ouvert à tous, sans CV ni lettre de motivation. Cette flexibilité permet à de nombreux jeunes d'acquérir des compétences précieuses. Cependant, l'avenir du programme reste incertain tant que la France n'a pas adopté un budget pour 2025. François Bayrou, Premier ministre, a utilisé l'article 49.3 pour accélérer l'adoption du budget sans vote à l'Assemblée nationale. Les partis politiques comme le Rassemblement National et le Parti Socialiste ont annoncé qu'ils ne voteraient pas la censure, laissant ainsi le gouvernement engagé dans cette démarche.
Au-delà de l'incertitude actuelle, il est clair que le service civique joue un rôle crucial dans la formation et l'orientation des jeunes. La reprise des activités dépendra de la finalisation du budget national. Les bénéfices de ce programme, tant pour les individus que pour la société, restent indéniables, et l'on espère que les décisions politiques permettront rapidement de rouvrir les portes à ces jeunes volontaires.