Après des débuts tumultueux, le projet de loi de finances pour l'année 2025 a réussi à obtenir l'approbation du Sénat lors d'une première lecture. Ce succès initial pour le gouvernement de François Bayrou ne signifie pas la fin des défis, car une commission mixte paritaire se réunira le 30 janvier pour tenter d'aboutir à un compromis. Le texte a connu plusieurs rebondissements, y compris une suspension après la censure du précédent Premier ministre et son reprise sous le mandat actuel. Les socialistes maintiennent leur opposition vigoureuse, soulignant que ce budget impose une austérité injuste aux citoyens les moins responsables de la situation financière actuelle.
Le parcours semé d’obstacles du projet de loi de finances a commencé sous la direction de Michel Barnier avant d'être repris par François Bayrou. Malgré une adoption au Sénat, le chemin reste incertain. Les négociations s’intensifient alors que la CMP doit aboutir à un compromis entre sénateurs et députés. Cette étape est cruciale, car elle pourrait être l’une des dernières chances d'intégrer des concessions susceptibles de résister à une éventuelle censure.
Les tractations sont rendues particulièrement délicates par la nécessité pour le gouvernement de réaliser des économies massives tout en répondant aux exigences de Bruxelles concernant la réduction du déficit public. Le contexte politique complexe ajoute à la pression : la droite, majoritaire au Sénat, souhaite éviter toute nouvelle hausse d'impôts tandis que la gauche menace de voter une motion de censure. Les discussions continuent, notamment avec une délégation socialiste reçue à Bercy, mais les tensions demeurent élevées. Le ministre de l'Économie Eric Lombard a déjà mis en garde contre le coût élevé d'une censure, qui pourrait surpasser celui des concessions accordées.
Face à un gouvernement déterminé à promulguer le budget avant la fin février, l'opposition de gauche reste vigilante. Les socialistes, bien que n'ayant pas voté la première motion de censure, exercent une pression accrue sur les textes budgétaires. Ils critiquent un budget qu'ils perçoivent comme imposant une austérité injustifiée. La cheffe de file des sénateurs socialistes sur le budget, Thierry Cozic, a prévenu qu'il n'y aurait pas de “clémence automatique” sans nouvelles concessions.
Les enjeux financiers sont immenses : l'exécutif vise un effort colossal de 32 milliards d'euros d'économies et 21 milliards de recettes supplémentaires pour ramener le déficit public à 5,4% du PIB en 2025. Des coupes budgétaires supplémentaires ont été ajoutées ces derniers jours, affectant des domaines essentiels comme l'écologie, le logement, l'aide au développement ou encore le sport. Ces mesures suscitent l'indignation de plusieurs partis de gauche, notamment des écologistes qui menacent de voter la censure. La tension est palpable, et la CMP jouera un rôle décisif dans la suite des événements. Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer si ce budget controversé peut survivre aux multiples obstacles politiques et budgétaires qui se dressent devant lui.