Dans un contexte politique complexe, le président de la Chambre libanaise a récemment exprimé une position ferme concernant l'attribution du ministère des Finances. Ce débat survient alors que le pays tente de former un nouveau gouvernement sous la direction du Premier ministre désigné Nawaf Salam. Les discussions soulèvent des questions importantes sur la répartition équitable des postes ministériels et les traditions confessionnelles qui façonnent la structure gouvernementale.
Nabih Berry, en tant que chef du mouvement Amal, insiste sur la nécessité de préserver les accords historiques conclus après l'accord de Taëf. Selon lui, ces arrangements garantissent une représentation spécifique à chaque communauté religieuse, notamment pour les chiites qui revendiquent le portefeuille des Finances. Cette position est soutenue par Hezbollah, formant ainsi un front commun face aux nouvelles propositions de réforme.
Berry argumente que l'obtention de ce poste n'est pas simplement une question de tradition mais résulte d'un compromis constitutionnel établi il y a plusieurs décennies. Il met en avant le fait que cette attribution n'a pas été discutée à la légère et qu'elle joue un rôle crucial dans le système de contre-signature des décrets, offrant aux chiites un levier important dans les décisions exécutives. Cet aspect soulève des interrogations sur l'équilibre du pouvoir entre les différentes communautés et les implications pratiques de ce contrôle financier.
Face à ces affirmations, le Premier ministre désigné Nawaf Salam et le président Joseph Aoun proposent une approche différente visant à rompre avec les pratiques traditionnelles. Ils cherchent à instaurer un système plus moderne et moins tributaire des divisions confessionnelles. Salam a clairement indiqué son intention de respecter la Constitution tout en évitant de marginaliser quelconque groupe politique, reflétant une volonté de changement.
Le débat s'intensifie alors que Salam a soumis une première proposition de répartition des portefeuilles sans nommer de personnes spécifiques. Sa nomination surprise, obtenue sans le soutien initial des partis chiites, a suscité des réactions mitigées. Alors que certains voient cela comme un signe d'espoir pour une nouvelle ère politique, d'autres craignent que cela ne perturbe davantage l'équilibre déjà fragile. Le processus de formation du gouvernement reste donc un exercice délicat, où l'harmonisation des intérêts divergents devient cruciale pour assurer la stabilité et l'efficacité de l'État libanais.