Au cœur du débat fiscal, la transition vers les véhicules zéro émission s'impose comme une nécessité économique et environnementale. Avec un taux unique de 0,5% ou 0,6%, selon la consommation, les voitures 100% électriques demeurent largement compétitives. Cette politique incite non seulement les entreprises à opter pour des solutions écologiques mais aussi à réduire leur empreinte carbone tout en optimisant leurs coûts opérationnels.
Prenons l'exemple d'un salarié résident appartenant à la classe d’impôt 1, gagnant 7 000 euros bruts par mois, qui bénéficie d’une voiture de fonction 100% électrique. L’impact mensuel sur son salaire net est de 244,83 euros. En revanche, si cette voiture était convertie en salaire, l’impact serait de 514,33 euros. Le coût total mensuel à l’usage en privé, incluant toutes les charges annexes, dépasse allègrement les 1 110 euros. Il est clair que la voiture de société électrique reste nettement plus avantageuse.
Les nouvelles réglementations ont un impact significatif sur l'économie luxembourgeoise. Près de 40% des immatriculations de véhicules personnels sont liées aux voitures de société, générant un chiffre d’affaires annuel de 800 millions d’euros pour les concessions. Ce marché représente également 130 millions d’euros de TVA pour l’État et crée plus de 1 600 emplois directs et indirects. Sans ces ventes, le secteur automobile local pourrait connaître une baisse substantielle.
Entre 40 et 50% des véhicules de sociétés sont utilisés par des frontaliers, soit entre 10 000 et 12 500 ventes de véhicules personnels chaque année. Si ces véhicules étaient convertis en acquisitions privées, ils seraient conservés deux fois plus longtemps, entraînant une division par deux des ventes aux particuliers et une diminution d’environ 7 000 unités par an. Cela aurait des répercussions importantes sur l’économie du Luxembourg.
Malgré les défis, les voitures thermiques et hybrides restent pertinentes dans certaines situations. Par exemple, un salarié résident gagnant 5 000 euros bruts par mois avec une Opel Grandland Plug-in hybride rechargeable verra son impact salarial passer de 129,40 euros en 2024 à 325,50 euros en 2025, soit un différentiel de 196 euros. Toutefois, même avec un taux d’avantage en nature de 2%, ces véhicules restent avantageuses pour certains profils.
Dominique Roger, président de Mobiz, illustre ce point avec un autre exemple : un salarié gagnant 7 000 euros bruts par mois avec une Mercedes C 220 AMG line en leasing. L’impact mensuel sur le salaire net est de 574,48 euros, alors que la conversion en salaire s’élève à 659,21 euros. Si ce salarié veut acheter la voiture en privé, le coût total mensuel à l’usage dépasse les 1 356,73 euros. La voiture de fonction thermique reste donc avantageuse malgré les nouveaux taux fiscaux.
Face à ces réalités, la transition vers les véhicules électriques apparaît comme une inévitable nécessité. Les avantages fiscaux, combinés à la réduction des coûts à long terme et à l'amélioration de l'environnement, rendent cette option de plus en plus attractive. Les entreprises luxembourgeoises doivent envisager cette transition non seulement comme une obligation légale mais aussi comme une opportunité stratégique pour améliorer leur image et leur efficacité économique.
En conclusion, le futur des voitures de fonction au Luxembourg est indissociable de l'électrification. Les acteurs du marché doivent s'adapter rapidement pour tirer parti de ces changements et continuer à offrir des solutions de mobilité performantes et durables. L'avenir appartient aux véhicules électriques, et ceux qui s'y préparent aujourd'hui seront les mieux positionnés pour réussir demain.