Le marché de la location des voitures électriques connaît une période tumultueuse. Alors que les prix d’achat diminuent, les mensualités de location s'envolent, entraînant des répercussions significatives sur l'économie automobile. Cette tendance est accentuée par des défis liés à la valorisation résiduelle des véhicules et à la saturation du marché de l'occasion. Les constructeurs et les sociétés de location doivent maintenant naviguer dans un environnement incertain, tout en adaptant leurs stratégies pour répondre aux nouvelles réalités économiques.

La Révision des Valeurs Résiduelles Impacte les Mensualités

Les contrats de location longue durée (LLD) et de location avec option d’achat (LOA) sont confrontés à une redéfinition radicale des valeurs résiduelles. Les mensualités ont considérablement augmenté, reflétant une nouvelle réalité économique où les prévisions initiales se révèlent trop optimistes. Des modèles autrefois abordables connaissent désormais des hausses notables, bouleversant le paysage financier de la mobilité électrique.

La cause principale de cette augmentation réside dans la difficulté de vendre des véhicules électriques d’occasion au prix prévu. Les estimations de dépréciation se sont avérées largement inexactes, forçant les entreprises de location à revoir leurs calculs. Des marques comme Citroën et MG, qui offraient jadis des tarifs attractifs, doivent maintenant ajuster leurs offres face à ces nouvelles conditions. Par exemple, le coût mensuel de la Citroën ë-C3 a grimpé de 54 euros à 149 euros, tandis que celui de la MG4 est passé de 99 euros à 249 euros. Cette situation pousse les consommateurs à repenser leur choix de mobilité électrique.

Des Défis Structurels Remettent en Question l'Avenir de la Location

Plusieurs facteurs structurels influencent négativement le marché de la location des voitures électriques. La concurrence accrue des modèles chinois plus abordables, les inquiétudes concernant la durée de vie des batteries, et l'infrastructure de recharge insuffisante contribuent à créer un environnement incertain. De plus, la saturation du marché de l'occasion complique davantage la situation, rendant difficile la vente de véhicules électriques d'occasion à des prix compétitifs.

La chute des prix des Tesla, autrefois rares et prisées, illustre parfaitement ce phénomène. Aujourd'hui, ces modèles sont disponibles en grande quantité, ce qui force les sociétés de location à revoir leurs stratégies. Des géants comme Hertz ont subi des pertes colossales, avec une dépréciation de 150 millions de dollars pour seulement 20 000 véhicules revendus. Sixt a également vu ses bénéfices amputés de 40 millions d'euros en 2023. Face à ces défis, les constructeurs s'adaptent : Renault applique des valeurs résiduelles plus basses pour sa nouvelle R5 E-Tech, entraînant une hausse des mensualités. Volkswagen propose des solutions alternatives comme des ID.3 de première génération à partir de 189 euros en LLD. L'avenir du financement des voitures électriques reste donc incertain, avec une volatilité prévue pour les 5 à 10 prochaines années.