La Révision Budgétaire Britannique Face à une Croissance Incertaine

Mar 27, 2025 at 3:02 PM
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Le Royaume-Uni se trouve confronté à un environnement économique délicat, marqué par une réduction des prévisions de croissance et une hausse des taux d'intérêt. Dans ce contexte, Rachel Reeves, ministre des finances britannique, a présenté mercredi devant la Chambre des communes un ensemble de mesures visant à réduire les dépenses publiques pour un montant total de 14 milliards de livres. Ces économies incluent notamment une diminution des allocations maladie longue durée ainsi qu'une optimisation des dépenses courantes des ministères. Toutefois, ces actions pourraient s'avérer insuffisantes face aux défis budgétaires croissants du pays.

Au cœur de cette annonce figurent plusieurs axes principaux. Parmi ceux-ci, on note l'ajustement des conditions pour bénéficier des aides liées aux maladies chroniques, permettant ainsi une réduction de 4,8 milliards de livres. De plus, un effort supplémentaire est demandé aux départements gouvernementaux avec une coupe de 3,6 milliards dans leurs budgets opérationnels. Enfin, un renforcement de la lutte contre l'évasion fiscale devrait rapporter 2,2 milliards de livres. Ces décisions résultent directement d'un ajustement nécessaire suite à une baisse significative des prévisions de croissance économique pour 2025, passant de 2% à 1%, selon l’Office for Budget Responsibility (OBR).

Les difficultés actuelles ne se limitent pas uniquement aux perspectives de croissance ralentie. Le coût des emprunts a également augmenté, avec le taux du 10 ans britannique grimpant à 4,8 % contre 4 % au début d'octobre. Cette évolution impose une gestion prudente des finances publiques, alors que les marges de manœuvre sont particulièrement restreintes. Avec seulement 9,9 milliards de livres disponibles en marge budgétaire, tout imprévu pourrait compromettre davantage l'équilibre financier national.

Parallèlement, le Royaume-Uni doit aussi répondre à des engagements internationaux en matière de défense. L'augmentation prévue des dépenses militaires versera à terme jusqu'à 3 % du PIB d'ici 2030, conformément aux ambitions affichées par Keir Starmer. Cependant, ces investissements supplémentaires risquent de peser sur d'autres priorités budgétaires, comme l'aide au développement qui pourrait être revue à la baisse.

Face à cette conjoncture complexe, il semble probable que le gouvernement soit contraint de revoir sa politique fiscale. Une augmentation des impôts pourrait être envisagée lors du vote du prochain budget à l'automne, afin de compenser les écarts entre prévisions et réalités économiques. Si les perspectives de croissance à moyen terme semblent trop optimistes, seule une adaptation rapide des politiques publiques permettra de garantir la stabilité financière du pays.