Dans un contexte où les finances publiques françaises se détériorent depuis plusieurs années, François Bayrou prépare une grande initiative pour avril 2025. Malgré un léger mieux par rapport aux projections initiales pour l'année 2024, avec un déficit public de 5,8 % du PIB au lieu des 6 % anticipés, la situation reste alarmante. Le gouvernement s'apprête donc à mettre en place une stratégie inédite visant à associer davantage de parties prenantes dans la gestion budgétaire.
En 2024, le déficit public français a atteint près de 170 milliards d'euros, ce qui représente une augmentation considérable par rapport à 2022. Cette dégradation continue n'est pas imputable à des facteurs externes mais résulte plutôt de choix politiques internes. Les dépenses ont particulièrement augmenté dans les secteurs sociaux, représentant plus de 30 milliards d'euros supplémentaires. Cette situation contraste fortement avec les objectifs initiaux fixés par la loi de finances, qui visaient à ramener le déficit à 4,4 %. En conséquence, il devient crucial de réviser profondément les méthodes de gestion budgétaire.
Pour répondre à cette crise, Amélie de Montchalin a annoncé une nouvelle approche consistant à "ouvrir la boîte noire" du ministère des Finances. L'idée est d'intégrer une dimension participative incluant citoyens, élus locaux et parlementaires. Cette méthode vise à promouvoir la transparence tout en cherchant des solutions concrètes. Diverses initiatives sont déjà en cours, comme des revues stratégiques des dépenses publiques et une évaluation des missions gouvernementales basées sur leur efficacité. Un comité d'alerte sera également mis en place mi-avril afin de coordonner les efforts entre différents acteurs économiques et sociaux.
Cependant, malgré ces bonnes intentions, certains experts restent sceptiques quant à l'impact réel de ces mesures. Pour stabiliser durablement les finances publiques, trois axes principaux semblent nécessaires : poursuivre la modernisation de l'État, renforcer le contrôle des dépenses sociales et instaurer des cadres financiers rigoureux pour les collectivités locales. Ces actions ne seront pas sans douleur, surtout lorsque l'on sait que le budget 2026 pourrait marquer un tournant décisif pour l'exécutif.
Face à ces défis, la volonté politique sera clé pour redresser la barre. Si les mesures proposées aboutissent à une meilleure allocation des ressources publiques, elles pourraient permettre de restaurer la confiance des citoyens dans la gestion des finances nationales. Toutefois, cela nécessitera des sacrifices difficiles et une collaboration étroite entre tous les intervenants concernés.