Après avoir limogé son ministre des Finances, Christian Lindner, le chancelier social-démocrate Olaf Scholz a décidé de poser la question de confiance au parlement le 15 janvier, ouvrant ainsi la voie à des élections anticipées en mars. Cette décision marque la fin de la "coalition de progrès" et pourrait permettre aux conservateurs de prendre le pouvoir dès le printemps prochain.

Une rupture inévitable entre Scholz et Lindner

### La fin d'une alliance tumultueuseDepuis son entrée en fonction, le chancelier Olaf Scholz et son ministre des Finances, Christian Lindner, n'ont cessé de s'affronter sur de nombreux sujets, notamment la gestion des dépenses publiques face à la crise ukrainienne. Leurs désaccords ont fini par devenir irréconciliables, menant à une rupture ouverte cette semaine.### Un limogeage brutalMercredi soir, après que Christian Lindner a proposé à Olaf Scholz d'organiser des élections anticipées pour régler leurs contentieux, le chancelier a perdu patience et a limogé son ministre sans ménagement. Il l'a remplacé par un de ses proches conseillers, Jörg Kukies, marquant ainsi sa volonté de reprendre le contrôle de la situation.### Une crise existentielle pour les libérauxPour le Parti libéral-démocrate (FDP) de Christian Lindner, ce limogeage sonne comme une véritable crise existentielle. Confronté à des résultats électoraux désastreux, le parti cherchait depuis des mois un moyen de quitter le gouvernement. L'entêtement de Lindner sur les finances publiques s'explique par cette nécessité de se démarquer et de regagner en visibilité.### Une majorité fragilisée pour ScholzAvec le départ de trois ministres libéraux, Olaf Scholz se retrouve à la tête d'un gouvernement minoritaire au Bundestag. Il devra compter sur le soutien de l'opposition conservatrice (CDU/CSU), qui n'aura pas forcément envie de lui tendre la main alors qu'elle est en tête des sondages. Le chancelier reste néanmoins persuadé qu'il peut remporter un second mandat lors des élections anticipées.### Une Allemagne en quête de stabilitéCette crise politique survient dans un contexte de fragilité économique et de tensions internationales, alors que l'Allemagne a besoin de stabilité pour jouer pleinement son rôle en Europe. Les écologistes, derniers alliés de Scholz, espèrent pouvoir faire passer les lois les plus importantes avant la tenue des élections.