L'avenir de l'industrie automobile française : Naviguer à travers les défis et saisir les opportunités

Oct 15, 2024 at 6:15 AM

L'avenir de l'industrie automobile française : Défis et opportunités

L'industrie automobile française fait face à des défis de taille, avec une hausse des prix des voitures qui dépasse largement l'inflation et une transition vers l'électrique qui soulève de nombreuses questions. Flavien Neuvy, économiste spécialisé dans l'automobile et directeur de l'observatoire Cetelem, nous éclaire sur les enjeux et les perspectives de ce secteur en pleine mutation.

Une industrie en pleine transformation

L'impact de la crise sanitaire sur les ventes

Selon Flavien Neuvy, les ventes de voitures en France sont encore loin de leur niveau d'avant la crise sanitaire. "En 2019, on a vendu 2,2 millions de voitures, là on va finir à 1,8 millions, il y a donc 400.000 voitures qui manquent à l'appel", précise-t-il. Cette baisse s'explique notamment par les perturbations de la chaîne d'approvisionnement et les difficultés d'approvisionnement en semi-conducteurs, qui ont affecté la production des constructeurs.

La concurrence chinoise, un défi de taille

La Chine s'impose de plus en plus comme un acteur majeur sur le marché automobile mondial. Devenu le premier marché mondial en 2010, le pays produit aujourd'hui 40 millions de véhicules par an, soit 15 millions de plus que ses ventes annuelles. "Donc c'est 15 millions d'écart, il faut bien qu'ils les écoulent !", souligne Flavien Neuvy. Cette surcapacité de production chinoise, associée à la spécialisation du pays dans la fabrication de batteries, représente un défi de taille pour les constructeurs européens.

La transition vers l'électrique, un pari risqué

La transition vers la voiture électrique soulève également de nombreuses interrogations. Alors que l'objectif fixé est d'atteindre 100% de voitures électriques en 2035, Flavien Neuvy estime qu'il faudra d'abord développer le marché de l'occasion. "Il faut que le marché de l'occasion se développe, c'est important, pour l'instant il reste embryonnaire", explique-t-il. De plus, les récentes hausses du prix de l'électricité ont "jeté l'ombre d'un doute sur la voiture électrique", selon l'économiste, qui appelle également à fournir davantage de bornes de recharge.

L'impact sur l'emploi et la production

Cette baisse des ventes pourrait avoir des conséquences importantes sur l'emploi et la production dans le secteur automobile. "C'est vrai pour les constructeurs, mais aussi pour les équipementiers, qui ont beaucoup de petites usines indépendantes qui ferment un peu partout sur le territoire. On n'en parle pas beaucoup parce qu'à chaque fois c'est 100 à 200 emplois", alerte Flavien Neuvy.

Les mesures gouvernementales, une "double peine"

Enfin, le budget 2025 présenté par le gouvernement, qui prévoit à la fois un malus plus important pour les véhicules essence et un bonus raboté pour les électriques, est qualifié de "double peine" par le directeur de l'observatoire Cetelem. "Les gens achèteront moins de voitures neuves, ça va faire encore potentiellement baisser les ventes et moins de recettes de TVA", prévient-il.En conclusion, l'industrie automobile française fait face à de nombreux défis, de la concurrence chinoise à la transition vers l'électrique, en passant par les conséquences de la crise sanitaire. Mais ces défis représentent également des opportunités pour les constructeurs et les équipementiers qui sauront s'adapter et innover pour relever ces nouveaux enjeux.