Dès le 1er mai 2025, les propriétaires de véhicules électriques devront supporter des frais d'immatriculation similaires à ceux des voitures thermiques. Cette mesure, inscrite dans la loi de finances 2025, a pour but de compenser les pertes financières subies par les régions françaises en raison de l'augmentation des ventes de voitures électriques. Alors que ces dernières représentaient seulement 1,7 % du marché automobile en 2019, elles ont atteint 17 % des immatriculations en 2024. Les régions disposent désormais de trois options : maintenir l'exonération, réduire celle-ci de moitié ou appliquer pleinement la taxe régionale.
Cette nouvelle politique fiscale pourrait freiner la transition vers une mobilité plus respectueuse de l'environnement. En effet, avec la suppression des exonérations et la diminution d'autres incitations telles que le bonus écologique, certains consommateurs pourraient être dissuadés d'acheter des voitures électriques. Par exemple, en Île-de-France, le coût de la carte grise d'une Renault 5 E-Tech passe de 13,76 € à près de 288,51 €.
Les régions françaises font face à une perte importante de revenus en raison de l'essor des voitures électriques exemptées de taxes. Jusqu'à présent, ces véhicules ne nécessitaient qu'un paiement fixe minime pour leur immatriculation. Toutefois, avec la hausse significative des ventes, cette situation n'est plus viable économiquement. Certaines régions comme l'Occitanie perdent environ 24 millions d'euros chaque année à cause de ces exonérations. Cela contraint les autorités locales à revoir leurs politiques fiscales.
La réforme instaurée par la loi de finances 2025 permet aux régions de choisir entre trois stratégies pour pallier cette perte de revenus. Elles peuvent soit continuer à exempter les voitures électriques, soit réduire l'exonération de moitié, soit appliquer pleinement la taxe régionale basée sur la puissance fiscale du véhicule. Cette dernière option semble être privilégiée par la majorité des régions, qui considèrent les voitures électriques comme une nouvelle source de financement. Par exemple, une Tesla Model Y, auparavant soumise à un tarif minimal de 13,76 € pour sa carte grise, verrait son coût augmenter jusqu'à 493,76 € en Normandie, ce qui représente une augmentation spectaculaire de plus de 3 400 %.
La mise en place de cette nouvelle fiscalité pourrait avoir des répercussions importantes sur le marché des voitures électriques. En effet, avec la suppression des avantages fiscaux et la réduction d'autres aides gouvernementales, tels que le bonus écologique, certains acheteurs potentiels pourraient hésiter à investir dans ce type de véhicule. Cette situation risque de ralentir la transition énergétique dans le secteur automobile, compromettant ainsi les objectifs environnementaux fixés par la France.
Les exemples concrets montrent déjà l'ampleur de ces changements. Ainsi, une Renault 5 E-Tech, qui coûte actuellement 13,76 € pour son immatriculation en Île-de-France, verrait son prix grimper à près de 288,51 € avec l'application complète de la taxe régionale. De même, une Tesla Model Y passerait de 13,76 € à 453,36 € dans la même région. Ces hausses substantielles pourraient décourager les acheteurs potentiels, entraînant une baisse des ventes de voitures électriques. De plus, certaines régions, comme les Hauts-de-France, ont choisi de maintenir l'exonération pour l'instant, créant ainsi une disparité dans les coûts d'immatriculation selon les localisations. Cette incohérence géographique pourrait également influencer les décisions d'achat des consommateurs, ajoutant une autre variable à prendre en compte lors du choix d'un véhicule électrique.