La Guinée équatoriale vient d'annoncer une révision significative des prix du carburant, avec une augmentation de 10 % pour le gazole et de 30 % pour l’essence. Cette décision marque la première modification tarifaire depuis plus d'une décennie. En parallèle, les autorités mettent en place des subventions pour limiter les impacts économiques sur les ménages et les transporteurs publics. Cette mesure survient dans un contexte marqué par une forte baisse des revenus pétroliers, liée à la dégradation progressive des champs pétroliers et à une production en déclin.
Le gouvernement a décidé d’ajuster les prix du carburant afin de refléter mieux la réalité économique actuelle. Les anciennes grilles tarifaires ne couvraient plus les coûts croissants associés aux importations de produits raffinés. Pour atténuer ces hausses, des subventions ont été introduites, notamment pour les usages domestiques limités à 100 litres par véhicule et par jour. De plus, des aides spécifiques sont prévues pour les opérateurs de transports publics afin d’éviter une flambée des coûts de transport collectif.
En détail, le prix de l’essence passe désormais de 495 à 645 francs CFA, tandis que celui du gazole augmente de 470 à 520 francs CFA. Ces changements visent à stabiliser les finances publiques tout en soutenant les populations vulnérables grâce à des mécanismes compensatoires. Le carburant JET-A1 destiné aux compagnies aériennes nationales subit également une hausse importante de près de 35 %. L’entrée en vigueur de ces nouveaux tarifs sera officialisée ultérieurement par le ministère compétent.
Les ajustements tarifaires interviennent alors que la Guinée équatoriale fait face à un défi économique majeur lié à la contraction de ses ressources pétrolières. Historiquement, ce secteur représentait une part considérable des recettes budgétaires et des exportations nationales. Toutefois, ces dernières années ont vu une chute drastique de la production pétrolière due au vieillissement des champs exploités.
Depuis 2014, la production de pétrole brut a chuté de manière spectaculaire, passant de 13,2 millions de tonnes à seulement 5,4 millions en 2022. Parallèlement, le gaz naturel et le méthanol suivent une trajectoire similaire, aggravant la pression financière sur le pays. Cette baisse a entraîné un recul du PIB moyen annuel de 2,8 % entre 2015 et 2022. Avec l’absence d’une raffinerie nationale, la dépendance aux importations de produits raffinés s’est accrue, rendant indispensable une révision des politiques énergétiques. La mise en œuvre de ces nouvelles mesures vise donc à restaurer un certain équilibre économique tout en anticipant les futures évolutions du marché mondial.