Au Liban, le secteur médical et les secouristes victimes des frappes israéliennes meurtrières

Oct 8, 2024 at 3:00 AM

Attaques contre les secouristes au Liban : un bilan alarmant

Depuis le début de l'offensive israélienne au Liban le 23 septembre 2024, les infrastructures civiles et les services de santé ont été durement touchés. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et l'Organisation mondiale de la santé ont fait part de leurs inquiétudes face aux "violations flagrantes du droit humanitaire international". Les secouristes du Comité islamique de la santé, affilié au Hezbollah, ont été particulièrement visés, subissant de lourdes pertes.

Des attaques qui mettent en péril l'aide humanitaire au Liban

Des secouristes pris pour cible

Depuis le début du mois d'octobre, les forces israéliennes ont mené une série de bombardements visant les secouristes du Comité islamique de la santé, affilié au Hezbollah, dans différentes régions du Liban. Le 4 octobre, ce sont onze secouristes qui ont perdu la vie, dont sept dans une frappe près de l'hôpital public de Marjayoun. Cet établissement, qui n'avait jamais cessé de fonctionner pendant la guerre de 2006, a dû fermer ses portes suite aux dommages subis. Le directeur de l'hôpital, le Dr Mounir Kalakesh, a témoigné de la "peur et de la panique" parmi son équipe, certains n'osant plus se rendre sur leur lieu de travail en raison de l'intensité des bombardements.

Des infrastructures médicales gravement touchées

Outre l'hôpital de Marjayoun, deux autres établissements publics situés dans le sud du Liban ont également dû fermer leurs portes. Celui de Bint Jbeil a été contraint de cesser son activité en raison des frappes israéliennes, tandis que celui de Meiss El-Jabal a dû baisser le rideau faute d'approvisionnement en matériel médical. Ces attaques ont eu un impact désastreux sur la capacité du système de santé libanais à répondre aux besoins de la population, déjà fragilisée par le conflit.

Des évacuations sous haute tension

Les opérations d'évacuation menées par les équipes de la Croix-Rouge libanaise n'ont pas été épargnées non plus. Le 3 octobre, quatre secouristes ont été légèrement blessés alors qu'ils évacuaient des patients dans le sud du pays, sous escorte de l'armée libanaise. Selon le porte-parole de l'organisation, Ayad Monzer, le convoi n'a pas été directement attaqué, mais un missile a explosé à proximité. Ces évacuations sont pourtant coordonnées avec la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), qui joue un rôle de "déconfliction" en informant les parties libanaise et israélienne de ces mouvements.

Une situation humanitaire préoccupante

Face à ces attaques répétées contre les infrastructures civiles et les services de santé, le coordinateur des opérations humanitaires pour le Liban de l'ONU, Imran Riza, a déploré une "hausse alarmante des attaques contre les services de santé". De son côté, Filippo Grandi, le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, s'est alarmé des "nombreux cas de violations du droit humanitaire international" dans la conduite des frappes aériennes israéliennes, qui "détruisent ou endommagent des infrastructures civiles" et "affectent les opérations humanitaires".La situation humanitaire au Liban est donc extrêmement préoccupante, avec des conséquences désastreuses pour la population civile. Les attaques contre les secouristes et les infrastructures médicales mettent en péril la capacité des organisations humanitaires à apporter une aide d'urgence aux personnes les plus vulnérables. Face à cette crise, la communauté internationale doit agir rapidement pour faire respecter le droit humanitaire international et permettre aux acteurs humanitaires de remplir leur mission.