La chambre régionale des comptes a récemment passé en revue les finances de la commune de Mauléon depuis 2019. Les conclusions sont préoccupantes : l’information financière est jugée imparfaite, et les comptes communautaires sont considérés comme peu fiables. En dépit d’efforts notables, la commune doit encore améliorer sa gestion budgétaire pour mieux contrôler ses dépenses et évaluer correctement son patrimoine. Parallèlement, une dette croissante inquiète les experts, notamment due à des investissements importants réalisés malgré des marges de manœuvre limitées. De plus, le non-respect des règles légales concernant le temps de travail des agents municipaux soulève également des interrogations.
Les recommandations de la chambre insistent sur la nécessité d’améliorer la transparence et la fiabilité des données financières. Il est essentiel que la commune adopte une comptabilité d’engagement plus rigoureuse pour une meilleure gestion de ses dépenses. Cette approche permettrait une connaissance plus précise du patrimoine communal et une provision adéquate face aux risques identifiés. La chambre met en lumière plusieurs risques significatifs qui n’ont pas été provisionnés jusqu’en 2022, ce qui a eu un impact notable sur les finances locales.
L’un des points majeurs soulevés concerne les pertes subies sur les actifs financiers, estimées à environ 510 000 euros. Ces pertes, combinées à d’autres risques potentiels, montrent une gestion des finances publiques qui pourrait être davantage optimisée. La liquidation d’une entreprise locale, Agerria, représente un risque financier important qui n’a pas été suffisamment pris en compte dans les provisions. Pour répondre à ces défis, la commune devrait revoir sa stratégie de gestion des risques et mettre en place des mécanismes de provisionnement plus robustes.
La situation financière de Mauléon s’est détériorée au fil des années, avec une dette qui ne cesse de s’accroître. Malgré des marges de manœuvre restreintes, la commune a engagé des investissements importants, tels que la construction d’un terrain synthétique de football, qui a coûté plus d’un million d’euros entre 2020 et 2022. Ces projets ont conduit à un recours accru à l’emprunt, augmentant ainsi la dette globale de la commune.
En 2023, le budget principal comprend déjà près de vingt emprunts en cours, totalisant environ 4,3 millions d’euros. Pour faire face à cette situation, la commune a dû se tourner vers des lignes de trésorerie chaque année. Au total, l’endettement réel atteint presque 5 millions d’euros, et il faudrait plus de quinze ans pour rembourser cette somme. Ce délai inquiétant incite la chambre régionale des comptes à revoir le programme des investissements futurs afin de stabiliser les finances communales. Le maire Louis Labadot a exprimé sa surprise face à la publication anticipée de ces conclusions, mais reconnaît que des efforts sont déjà en cours pour suivre les recommandations de la juridiction.