Dans un entretien de plus de deux heures avec l’Association des Journalistes Économiques et Financiers (AJEF) le 28 janvier, Éric Lombard, le nouveau ministre de l’Économie et des Finances, a exposé ses priorités pour la gestion des finances publiques françaises. Face à une cinquantaine d’experts en économie, Lombard a souligné l'importance de réduire le déficit tout en maintenant une croissance économique stable. Il a également abordé les questions fiscales des entreprises, les dépenses de l’État et son point de vue sur l’immigration économique. Ces discussions ont mis en lumière les défis auxquels le gouvernement doit faire face pour maintenir l’équilibre budgétaire tout en favorisant la compétitivité du pays.

Lombard a affirmé que la lutte contre la dette publique est sa principale préoccupation. Selon lui, cette mesure n’est pas seulement une contrainte externe mais aussi un impératif national pour préserver la souveraineté française. Le ministre a expliqué que la réduction du déficit nécessite une approche prudente et stratégique. Il a insisté sur la nécessité d'éviter toute augmentation des taxes sur les entreprises, affirmant que la baisse de la fiscalité des sociétés depuis la fin du quinquennat Hollande a contribué positivement à la diminution du chômage et à la croissance économique. Cependant, ces déclarations ont été contredites par Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, qui a évoqué une éventuelle surtaxe temporaire sur les bénéfices des grandes entreprises.

Le ministre a également mis l’accent sur la réduction des dépenses de l’État, considérée comme essentielle pour combler le déficit. Il a proposé une diminution de 2% des dépenses sans toucher aux secteurs essentiels tels que la programmation militaire. Cette stratégie pourrait cependant rencontrer des résistances au sein des différents départements, rendant la mise en œuvre des objectifs particulièrement ardue. Lombard a promis une meilleure segmentation de l’effort public dès février pour atteindre ces objectifs.

Sur la question de l’immigration, Lombard a exprimé un point de vue différent de celui de son collègue Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur. Alors que Retailleau prône une politique plus stricte, Lombard voit dans l’immigration économique une opportunité pour répondre aux besoins des entreprises et du service public, notamment dans le domaine de la santé. Il a reconnu que l’immigration peut créer des déséquilibres sociaux, mais il considère que la diversité est une chance pour la France. Malgré leurs différences, Lombard affirme que les relations avec Retailleau restent courtoises et respectueuses.

En conclusion, Lombard s'est montré optimiste quant à l’adoption prochaine du budget, estimant que cela pourrait marquer une nouvelle étape positive pour la France. Il a souligné que cette décision pourrait stimuler la croissance économique et limiter l’augmentation du chômage. Le dialogue avec les partis politiques reste une priorité pour le ministre, qui voit dans ce processus une opportunité d’améliorer la qualité du travail législatif. Lombard espère ainsi instaurer une dynamique favorable pour l’avenir du pays.