Barnier's Balancing Act: Navigating France's Fiscal Challenges
Michel Barnier, le nouveau Premier ministre, et ses ministres de l'Économie et des Comptes publics, s'attellent à la finalisation du projet de budget qui sera annoncé le 10 octobre. Avec des mesures ambitieuses visant à assainir les finances publiques et à maîtriser le déficit, ce budget s'annonce comme une véritable épreuve de force politique.Un budget sous haute tension
Assainir les finances publiques
Le gouvernement de Michel Barnier prévoit de mettre en place un plan d'austérité ambitieux, avec 20 milliards d'euros de recettes supplémentaires, notamment grâce à de nouvelles taxes sur les plus aisés, et 40 milliards d'euros d'économies de dépenses. Cet effort, qualifié de "juste et équilibré" par Barnier, suscite déjà de nombreuses réactions au sein de la classe politique.Tensions au sein de la majorité
Certaines figures du "socle commun" censé soutenir l'action du gouvernement à Matignon, comme Christophe Béchu, secrétaire général d'Horizons, expriment leurs inquiétudes. Béchu juge notamment que les coupes dans le fonds vert, qui pourrait être réduit de 2,5 à 1 milliard d'euros, enverraient "un mauvais signal" en matière de transition écologique. Il appelle également le gouvernement à prendre en compte "le coût de l'inaction" climatique dans ses décisions budgétaires.Résistances des collectivités locales
La contribution demandée aux collectivités territoriales, estimée à environ 5 milliards d'euros d'économies, est également jugée disproportionnée par Christophe Béchu et l'association des maires de France. Ils estiment que les collectivités, qui ne représentent que 5% de la dette publique, ne devraient pas supporter 15 à 20% de l'effort global.Critiques de l'opposition
Le projet de budget de Barnier fait également l'objet de critiques de la part de l'opposition. Le Rassemblement national dénonce notamment le report de l'indexation des pensions de retraite sur l'inflation, tandis que les PME et les collectivités locales s'opposent aux mesures qui les concernent.Appel à la responsabilité
Face à ces tensions, Michel Barnier et le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, appellent à une forme de "responsabilité" de la part de tous les acteurs. Villeroy de Galhau souligne la nécessité d'un effort partagé, afin d'éviter de "continuer cette spirale infernale de la dette".Un exercice budgétaire délicat
Le projet de budget de Michel Barnier s'annonce donc comme un exercice budgétaire particulièrement délicat, entre les critiques de son propre camp, les résistances des collectivités locales et de l'opposition, et la nécessité de s'attaquer à un déficit public en dérapage incontrôlé. Le Premier ministre devra faire preuve de fermeté et de pédagogie pour convaincre de la pertinence de ses choix.