Volkswagen : Confrontation entre l'électrique et la distribution
Dec 19, 2024 at 11:41 AM
Actuellement, Volkswagen se trouve dans une situation difficile. Le constructeur ferme des usines et envisage des licenciements massifs. Son stock de véhicules augmente plus rapidement que ne diminue. Mais est-ce vraiment la faute de la voiture électrique?
Le problème du stock
Pour de nombreuses entreprises, avoir beaucoup de stock est un problème. L'objectif est de fonctionner à flux tendu, car le stock représente de la trésorerie immobilisée qui coûte de l'argent en maintenance et en gestion. Lorsque Bild évoque l'exemple de 6 000 voitures stockées au port d'Essen, certaines personnalités ont utilisé ces propos pour critiquer les voitures électriques et la transition énergétique.Mais ce que l'on voit sur ce parking est un parking de stockage majoritairement rempli de voitures électriques. Le problème est plus complexe que cela. Sur ce parking d'Essen, 6000 véhicules électriques flambant neufs rouillent doucement, faute de trouver preneurs.Selon un employé interrogé par Bild, le problème résiderait dans le « manque d'infrastructures, de recharge et l'autonomie des voitures ». Cependant, le réseau de charge s'étend de jour en jour, permettant de faire de longs trajets sans trop de difficultés.Le réseau de distribution saturé
Depuis quelques mois, ce parking d'Essen tend à se remplir, avec plus de voitures arrivant que de véhicules sortant. Cette zone de transit, normalement réservée aux voitures en attente de transport, n'est pas destinée à devenir une zone de stockage. Plus le temps passe, plus cela ressemble à une zone de stockage.En effet, le réseau de distribution de Volkswagen ne parvient pas à absorber tous les véhicules produits par la marque. Les ventes moyennes ralentissent la rotation des véhicules dans les concessions et les livraisons. Comme résultat, des voitures sans assignation arrivent dans ces zones de transit et restent plus longtemps que prévu, parfois même plus de six mois avant de trouver une concession capable de les accueillir.Les modèles chers
Dans l'article de Bild, un employé de ce lieu de transit affirme que cela s'agit principalement de modèles trop chers, notamment des Audi et Volkswagen dépassant les 50 000 euros. Un budget qui ne permet pas de bénéficier du bonus écologique en France, ce qui limite l'attrait de ces véhicules dans le pays.La concurrence est intense aujourd'hui, et le prix joue un rôle important dans la décision d'achat. Par exemple, un Renault Scénic est proposé à 39 990 euros, un Tesla Model Y à 40 990 euros, une Peugeot e-3008 est accessible à 44 990 euros, et le e-5008 à 46 990 euros. Ces voitures offrent un style attractif, un espace généreux et une autonomie correcte, avec des tarifs compétitifs.Par contre, un Tesla Model Y à 40 990 euros propose une autonomie de 455 km, un Renault Scénic à 39 990 euros atteint 420 km, tandis que cette version de l'ID.4 plafonne à 363 km.Pour retrouver sa compétitivité, Volkswagen devra revoir profondément sa gamme, en commençant par ses véhicules électriques. Heureusement, le constructeur de Wolfsburg prévoit le lancement, en 2025, d'un modèle jugé essentiel : la citadine ID.2, attendue à partir de 25 000 euros.