Voitures électriques : l’UE divisée face à la montée des tensions avec la Chine

Sep 20, 2024 at 12:47 PM

La Chine et l'UE se disputent la taxation des voitures électriques

Wang Wentao, le ministre chinois du Commerce, s'est rendu à Bruxelles cette semaine pour rencontrer le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis. Au cœur de leurs discussions : le différend commercial autour de la taxation des voitures électriques chinoises par l'UE. Alors que Bruxelles accuse Pékin de fausser la concurrence, la Chine menace de représailles. Les 27 États membres de l'UE sont divisés sur la question, rendant incertain l'avenir de ces droits de douane provisoires.

Un différend commercial à fort enjeu économique et géopolitique

La taxation des voitures électriques chinoises, un sujet sensible

La Commission européenne a annoncé le 20 août sa décision de surtaxer pendant cinq ans les voitures électriques en provenance de Chine. Selon Bruxelles, Pékin a faussé la concurrence en subventionnant massivement ses constructeurs automobiles. Cette mesure vise à protéger les constructeurs européens, dont le préjudice a été établi par une enquête. Cependant, cette décision a immédiatement provoqué la colère de la Chine, qui a riposté en annonçant des enquêtes anti-dumping visant des produits européens comme le porc, les produits laitiers ou les eaux-de-vie.

Des positions divergentes au sein de l'UE

Les droits de douane provisoires ne sont pour l'instant que des "garanties" et ne sont pas encore perçus par les douanes des États membres. Pour qu'ils deviennent définitifs, il faudra l'aval des 27 États de l'UE avant le 31 octobre. Mais sur ce dossier, les pays sont très divisés. La France soutient l'imposition de ces droits, tandis que l'Allemagne, avec sa puissante industrie automobile, s'y oppose. Les autres États se rangent soit d'un côté, soit de l'autre.

Un enjeu de sécurité économique pour l'UE

Ce dossier sensible devrait bientôt être confié à Maros Sefcovic, le futur commissaire européen en charge du commerce et de la "sécurité économique". Un concept qui a pris de l'importance ces dernières années dans l'agenda européen. Dans sa lettre de mission, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, lui demande de gérer les relations avec la Chine "conformément à notre politique de réduction des risques et non de découplage". L'UE souhaite en effet éviter une rupture totale du dialogue avec Pékin, consciente des conséquences dramatiques que cela pourrait avoir.

Des négociations tendues mais nécessaires

Lors de leur rencontre à Bruxelles, Wang Wentao a clairement fait savoir à Valdis Dombrovskis que la Chine ne voulait pas de ces droits de douane. De son côté, la Commission européenne a annoncé qu'elle étudierait de nouvelles offres d'engagement de prix de la part de Pékin. Un compromis semble donc encore possible, malgré les tensions. Les deux parties cherchent à éviter une guerre commerciale totale, tout en défendant leurs intérêts économiques respectifs.