Au cours des deux dernières années, le gouvernement français a connu des déficits publics importants, atteignant respectivement 5,5% et 6,1% du PIB. Face à ces dérives budgétaires, les ministres Éric Lombard et Amélie de Montchalin ont présenté un plan d'action visant à améliorer la gestion des finances publiques. Ce programme vise à renforcer la transparence et la précision des prévisions économiques, tout en impliquant davantage le Parlement et les institutions indépendantes dans le processus budgétaire.
Les erreurs de prévision des recettes fiscales ont été particulièrement coûteuses, avec des surestimations de 21 milliards d'euros en 2023 et 25 milliards en 2024. Pour remédier à cette situation, le gouvernement souhaite instaurer une plus grande concertation avec les entreprises, notamment sur l'impôt sur les sociétés. Cette démarche s'inscrit dans une volonté de réduire l'incertitude qui entoure les prévisions budgétaires.
Le plan propose également la création d'un "cercle des prévisionnistes", regroupant les principales institutions économiques françaises. Cet organisme aura pour mission de fournir des projections macroéconomiques plus fiables, permettant ainsi une meilleure base pour l'élaboration du budget. L'objectif est de mettre fin au "ping-pong permanent de chiffres" qui caractérise souvent les débats budgétaires.
Parallèlement, le gouvernement entend renforcer le rôle de la Cour des comptes et du Haut Conseil des finances publiques dans le suivi des dépenses publiques. Un comité d'alerte sera créé, associant parlementaires, élus locaux et représentants de la Sécurité sociale. Cette structure inédite permettra un contrôle plus étroit des dépenses tout au long de l'année, évitant ainsi les surprises désagréables lors de la clôture des comptes.
Enfin, ce nouveau cadre budgétaire vise à pallier l'absence de consensus politique autour des politiques économiques. Dans un contexte de tensions internationales croissantes, la France doit retrouver une marge de manœuvre budgétaire suffisante pour faire face aux défis futurs. En maîtrisant mieux sa dette publique, le pays pourra retrouver une autonomie stratégique accrue au sein de l'Union européenne.
Cette réforme marque une rupture significative avec les pratiques antérieures. En impliquant davantage d'acteurs et en adoptant une approche plus transparente, le gouvernement espère instaurer une nouvelle culture budgétaire, mieux adaptée aux défis économiques contemporains. Le but ultime est de garantir une gestion plus responsable et durable des deniers publics, au service des intérêts nationaux.