Dans une démarche inédite, trois élus de l’opposition à Chalon-sur-Saône ont rédigé une lettre au préfet pour exprimer leur profonde inquiétude concernant la gestion financière de la commune. Avec un délai de désendettement estimé à 17 ans, bien au-delà des seuils acceptables fixés par la réglementation, Chalon se trouve en situation critique. Les critiques pointent du doigt les choix budgétaires contestés et soulignent le risque d'une mise sous tutelle administrative si rien n'est fait.

La ville de Chalon-sur-Saône fait face à un défi financier majeur, avec un délai de désendettement s'élevant à près de 17 ans. Ce chiffre alarmant est bien supérieur aux normes nationales, où Mâcon et Dijon ne nécessitent que respectivement sept et six années pour rembourser leurs dettes. Pour Cécile Lamalle, membre de l’opposition, cette situation pourrait compromettre l'héritage fiscal des générations futures. Elle met également en lumière les dangers potentiels liés à une gestion imprudente des finances publiques.

Les élus interrogent notamment la pertinence des décisions prises ces dernières années. Dans leur courrier adressé au préfet, ils mentionnent des coupes budgétaires jugées arbitraires dans les subventions allouées aux associations culturelles locales, comme Chalon dans la rue, tandis que d'autres dépenses semblent gonfler sans justification claire. Didier de Carli et Alain Rousselot-Pailley critiquent ainsi les hausses substantielles des indemnités des élus municipaux, qui ont augmenté de 24 % depuis 2016. De plus, certains projets festifs, tels que les célébrations prolongées du 80ème anniversaire de la Libération, suscitent des interrogations sur leur coût réel et leur nécessité.

Cette tension croissante entre majorité et opposition survient dans un contexte électoral particulièrement sensible, à quelques mois des prochaines échéances municipales. Alain Rousselot-Pailley propose même une solution radicale : une légère hausse des impôts locaux afin de réduire le fardeau de la dette actuelle. Une proposition qui divise, mais qui reflète l'urgence ressentie par plusieurs membres de l'assemblée communale.

En conclusion, la situation économique de Chalon-sur-Saône attire désormais l'attention des autorités supérieures. La lettre envoyée au préfet témoigne d'un appel pressant pour une intervention extérieure susceptible d'évaluer objectivement la gravité de la crise financière. Cette démarche pourrait marquer un tournant crucial dans la gouvernance locale, alors que la communauté s'inquiète des conséquences potentielles sur les services publics essentiels et la qualité de vie des habitants.