Le gouvernement français, sous la direction de Michel Barnier, a mis en place une stratégie visant à améliorer la précision des prévisions financières publiques. En réponse aux erreurs notables observées lors des exercices 2023 et 2024, un comité scientifique composé d'experts a été formé pour analyser les méthodes actuelles et proposer des solutions innovantes. Les recommandations du comité, remises récemment au ministre de l’Économie Éric Lombard et à la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, mettent l'accent sur l'amélioration des outils de prévision, la transparence accrue et l'accès facilité aux données budgétaires. Ce plan vise à éviter les écarts significatifs entre les projections et la réalité financière, tout en renforçant la confiance publique dans le processus budgétaire.
La nécessité de cette initiative est née des imprévus constatés en 2023 et 2024, où les déficits ont dépassé les prévisions initiales. Le comité scientifique, dirigé par des personnalités éminentes du domaine économique, a identifié plusieurs axes d'amélioration. Parmi ces recommandations figurent l'optimisation des méthodologies de prévision, notamment pour les impôts et les dépenses publiques qui sont particulièrement volatils. L'un des objectifs principaux est de mieux anticiper les recettes fiscales, un domaine où les écarts entre les prévisions et les résultats réels ont été particulièrement marqués ces dernières années.
L'une des principales contributions du comité est la proposition d'améliorer la prévision des dépenses locales. Il suggère de prendre en compte les niveaux de trésorerie accumulée et les recettes fiscales locales pour affiner les estimations. De plus, il est recommandé d'examiner attentivement les budgets des collectivités territoriales et d'interroger un échantillon représentatif de celles-ci. Le comité souligne également l'intérêt de réviser les estimations des dépenses et des recettes des administrations publiques locales entre l'automne et le printemps suivant, lorsque des informations nouvelles justifient une mise à jour.
En outre, le comité recommande d'accroître la transparence et l'accès aux données budgétaires pour le grand public et les chercheurs. Il propose également de renforcer le Haut Conseil des finances publiques (HCFP), qui rend des avis sur les prévisions gouvernementales, en lui accordant davantage d'informations et de temps pour se prononcer. Les commissions des finances de l’Assemblée nationale et du Sénat pourraient également avoir accès à certains outils de prévision utilisés par l'administration.
Dans la continuité de ce travail, les ministres de l’Économie et des Comptes publics présenteront officiellement le 3 mars prochain un plan d'action visant à améliorer le suivi et la transparence des prévisions de finances publiques. Ce plan devrait intégrer plusieurs des recommandations formulées par le comité scientifique. Parallèlement, une commission d'enquête de l’Assemblée nationale continue d'examiner les causes des variations et des écarts des prévisions fiscales et budgétaires pour les années 2023 et 2024. Ces efforts conjugués visent à assurer une meilleure gestion des finances publiques et à restaurer la confiance dans les prévisions budgétaires.