Élections présidentielles en Tunisie : Quand la démocratie devient un jeu de chaises musicales
Le 6 octobre prochain, les Tunisiens seront appelés aux urnes pour élire leur prochain président. Trois candidats se disputent la plus haute fonction de l'État : Kaïs Saïed, Zouhaïr Maghzaoui et Ayachi Zammel. Cependant, derrière cette apparente compétition électorale, se cache une réalité plus sombre, où la peur et la répression semblent avoir pris le pas sur les principes démocratiques.Quand la démocratie devient un jeu de chaises musicales
Un scrutin sous haute surveillance
Le bulletin de vote présente trois photos accompagnées de trois numéros. Pour voter Kaïs Saïed, il faut cocher le 3, pour Zouhaïr Maghzaoui, le 2, et pour Ayachi Zammel, le 1. Avec 9 753 217 électeurs inscrits, dont une légère majorité de femmes, ce scrutin présidentiel semble, à première vue, refléter les principes démocratiques. Cependant, les observateurs avertis y voient plutôt une mise en scène orchestrée par l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) et l'appareil sécuritaire, dans le but de garantir la réélection de Kaïs Saïed.La peur, nouvelle monnaie d'échange
Loin de l'euphorie des premières élections post-révolution, l'atmosphère en Tunisie est aujourd'hui marquée par un climat de peur et de répression. Les arrestations, les détentions provisoires de plus de dix-huit mois et les menaces répétées envers les élites, la société civile et toute forme d'opposition au président, ont jeté un voile sombre sur le processus électoral. Cette stratégie de l'intimidation vise à museler toute voix discordante et à asseoir le pouvoir de Kaïs Saïed, au détriment des principes démocratiques.Quand la démocratie devient un jeu de chaises musicales
Au-delà des apparences, cette élection présidentielle en Tunisie semble davantage relever d'un jeu de chaises musicales que d'un véritable exercice démocratique. Avec la mainmise de l'ISIE et de l'appareil sécuritaire sur le processus électoral, la liberté de choix des électeurs est sérieusement compromise. La peur, devenue la nouvelle monnaie d'échange, a remplacé les débats d'idées et les programmes politiques, réduisant ainsi la campagne électorale à une simple formalité.Vers un retour en arrière ?
Alors que la Tunisie était saluée comme le seul pays ayant réussi sa transition démocratique suite à la révolution de 2011, ces élections présidentielles semblent marquer un tournant inquiétant. Le risque d'un retour en arrière vers un régime autoritaire plane sur le pays, menaçant les acquis durement obtenus par le peuple tunisien. Face à cette situation, la communauté internationale se doit de rester vigilante et de faire entendre sa voix, afin de préserver les principes démocratiques et les libertés fondamentales en Tunisie.