La Chine et l'UE à la recherche d'un compromis sur les voitures électriques

Alors que l'Union européenne a décidé de surtaxer les voitures électriques importées de Chine, le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, en visite à Shanghai, a appelé à revoir cette décision afin d'éviter une guerre commerciale entre les deux puissances. Cependant, la Chambre de commerce de l'UE s'inquiète des risques croissants pour les entreprises européennes de travailler en Chine, malgré le potentiel significatif du marché chinois.

Une diplomatie délicate pour préserver les relations commerciales

Vers un compromis sur les surtaxes des voitures électriques

Lors de sa visite en Chine, le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a fait preuve de diplomatie pour tenter d'éviter une guerre commerciale entre le géant asiatique et l'Union européenne. En effet, Bruxelles a annoncé le 20 août sa décision de surtaxer pendant cinq ans les voitures électriques provenant de Chine, y compris celles du constructeur américain Tesla, qui possède une usine à Shanghai. Cette mesure vise à protéger l'industrie automobile européenne, championne des moteurs essence et diesel, qui craint de voir ses usines disparaître face à la déferlante annoncée des modèles électriques chinois.Cependant, Pedro Sanchez a appelé à revoir cette décision, déclarant : "Nous devons revoir, tous ensemble, non seulement les Etats membres mais aussi la Commission, notre décision de surtaxer les voitures électriques." Le chef du gouvernement espagnol a souligné la nécessité de "construire des ponts" entre l'UE et la Chine, et s'est dit prêt à "être constructifs et essayer de trouver une solution, un compromis entre la Chine et l'Union européenne."

Des représailles chinoises sur les importations de produits à base de porc

En représailles à cette décision européenne, la Chine a lancé une enquête anti-dumping sur les importations de produits à base de porc, dont l'Espagne est le plus grand exportateur européen vers le marché chinois. "Comme je l'ai dit auparavant, nous n'avons pas besoin d'une autre guerre, une guerre commerciale dans ce cas", a déclaré Pedro Sanchez, appelant à la recherche d'un compromis.

Un environnement commercial de plus en plus incertain

La Chambre de commerce de l'UE, qui représente plus de 1.700 entreprises en Chine, s'inquiète de cet environnement commercial de plus en plus incertain. Dans un rapport publié ce mercredi, elle estime que les risques pour une entreprise européenne de travailler en Chine "augmentent, et les récompenses semblent se réduire."En effet, la Chine peine à renouer avec une croissance digne de son rang, les autorités chinoises visant une croissance du PIB d'environ 5% cette année, un objectif considéré comme ambitieux par de nombreux experts. De plus, les récentes législations sur le contre-espionnage et les relations internationales ont forcé les entreprises étrangères à consacrer plus de ressources pour s'assurer qu'elles respectent ces lois, renforçant l'attractivité d'autres marchés.

Un potentiel significatif, mais des défis à relever

Malgré ces défis, la Chambre de commerce de l'UE estime que la Chine a toujours un "potentiel significatif" pour les investisseurs européens. Cependant, elle appelle le gouvernement chinois à prendre des "actions" pour améliorer l'environnement des affaires et rassurer les entreprises étrangères.Jens Eskelund, président de la Chambre, souligne que "un nombre croissant d'entreprises ont désormais atteint un point de bascule" et que les investisseurs "scrutent désormais de plus près leurs opérations en Chine, car les difficultés d'y être présents commencent à l'emporter sur les bénéfices."Ainsi, la Chine et l'Union européenne sont confrontées à un délicat exercice d'équilibriste, entre la nécessité de protéger leurs industries respectives et celle de préserver leurs relations commerciales stratégiques. La recherche d'un compromis sur les surtaxes des voitures électriques en sera un test révélateur.