Service national universel : coût sous-estimé, mixité sociale… Le sévère bilan de la Cour des comptes

Sep 13, 2024 at 9:06 AM

Le Service national universel : un bilan mitigé et des défis à relever

Le Service national universel (SNU), lancé en 2019 par le président Emmanuel Macron, a fait l'objet d'un rapport sévère de la Cour des comptes. Selon les Sages de la rue Cambon, le dispositif peine à atteindre ses objectifs, fait face à des difficultés de déploiement et son coût est largement sous-estimé. Malgré ces défis, le gouvernement envisage toujours une généralisation du SNU à l'horizon 2026.

Un projet ambitieux, mais des résultats mitigés

Des objectifs flous et une faible compréhension du public

Plus de cinq ans après son lancement, les objectifs du SNU demeurent encore incertains et mal compris par le grand public, en particulier par les jeunes qui en sont pourtant la cible principale. Cette ambiguïté nuit à la perception et à l'adhésion du dispositif auprès de la population.

Une faible mixité sociale et un manque d'engagement

La Cour des comptes déplore que les ambitions du SNU en matière de mixité sociale et d'engagement ne soient pas atteintes. En effet, les jeunes participants proviennent majoritairement de milieux favorisés, avec une surreprésentation de ceux dont les parents servent ou ont servi dans les corps en uniforme.

Un coût largement sous-estimé

Le rapport souligne également que le coût du SNU est "largement sous-estimé". Selon les Sages, le coût de fonctionnement annuel du dispositif généralisé à l'ensemble d'une classe d'âge (soit environ 850 000 jeunes) serait plutôt de "3,5 à 5 milliards d'euros", soit bien au-delà des estimations initiales.

Des difficultés de déploiement

Enfin, la Cour des comptes relève des "difficultés de déploiement" du SNU, soulignant qu'il s'agit d'un "dispositif sans pilotage budgétaire". Cette absence de suivi et de contrôle budgétaire nuit à la mise en œuvre efficace du projet.

Une généralisation controversée

Malgré ces constats mitigés, le gouvernement envisage toujours une généralisation du SNU à l'horizon 2026. Cependant, cette perspective se heurte à de vives résistances, notamment de la part des acteurs de l'éducation et de la jeunesse.

Une nécessaire remise en question

Face à ces défis, il semble nécessaire que le gouvernement procède à une remise en question approfondie du SNU. Une redéfinition des objectifs, une meilleure prise en compte de la mixité sociale et un pilotage budgétaire plus rigoureux seraient des pistes à explorer pour assurer la réussite de ce projet ambitieux.