Sentiment d'insécurité chez les joggeuses : une étude révèle des ajustements dans leurs habitudes

Apr 11, 2025 at 3:00 AM
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Une enquête menée par l’Union Sport & Cycle et publiée le 11 avril par Radio France a mis en lumière un problème préoccupant concernant la sécurité des femmes lors de leur pratique sportive. Selon cette recherche, près de 15 % des coureuses ressentent une insécurité durant leurs séances d'entraînement, avec un pic à 27 % chez les jeunes de 18 à 24 ans. Plus d’une moitié des participantes ont déjà été confrontées à des situations délicates telles que des regards insistants ou des remarques sexistes. Certains cas plus graves incluent des suivis non désirés, gestes inappropriés, voire des menaces ou agressions. En conséquence, environ trois quarts des joggeuses modifient leur manière de courir pour éviter ces dangers potentiels.

L'étude met en avant des adaptations fréquentes chez les joggeuses face à l'insécurité

Dans les paysages variés de nos régions, notamment en Ardèche où une joggeuse a été observée le 8 mars dernier, une étude réalisée par l’Union Sport & Cycle illustre comment l’insécurité influence fortement les pratiques féminines de course à pied. Les données montrent que sur les sentiers ou les rues animées, 15 % des coureuses éprouvent une crainte constante lorsqu’elles s’entraînent. Cette proportion atteint un sommet chez les plus jeunes, âgées de 18 à 24 ans, avec presque un quart d’entre elles signalant ce sentiment d’inquiétude. Parmi ces témoignages, beaucoup évoquent des expériences désagréables comme des comportements sexuellement connotés, certains allant jusqu'à vivre des actes intimidants ou physiquement intrusifs.

Face à ces risques perçus, près de 72 % des femmes interrogées indiquent que leur pratique est affectée. Elles adoptent ainsi diverses stratégies pour se protéger. La majorité choisit soigneusement ses itinéraires, privilégiant des zones bien fréquentées ou mieux éclairées. D'autres évitent de courir tard dans la soirée, informant systématiquement un proche avant chaque sortie. Certaines recourent même à des technologies modernes comme les applications de géolocalisation pour assurer leur sécurité. Une minorité ajuste également son apparence vestimentaire, optant pour des tenues discrètes afin de passer inaperçue.

En outre, cet obstacle n'est pas le seul frein rencontré par les femmes qui courent. Les règles menstruelles influencent également leur engagement physique, avec 32 % des répondantes affirmant adapter ou suspendre temporairement leur entraînement durant cette période.

Ainsi, cette étude souligne une problématique complexe où les contraintes liées à la sécurité personnelle et aux cycles biologiques impactent significativement la pratique du jogging féminin.

En tant que lecteur ou journaliste, il est troublant de constater que des activités aussi bénéfiques que la course à pied puissent être entachées par des considérations de sécurité. Cela invite à repenser les espaces publics pour qu'ils deviennent plus sûrs et accueillants pour toutes les personnes, quelles que soient leur genre ou leur âge. Cette étude rappelle également l'importance de normaliser les discussions autour des sujets tabous comme les menstruations, afin de soutenir pleinement les athlètes féminines dans leur parcours sportif.