Retraites : d’accord pour discuter, les syndicats demandent à Michel Barnier de suspendre la réforme et de revenir sur les 64 ans

Oct 7, 2024 at 4:01 PM

Réforme des retraites : les syndicats refusent de se laisser faire

Alors que le Premier ministre Michel Barnier a ouvert la porte à des "aménagements raisonnables et justes" de la réforme des retraites, les huit principaux syndicats de salariés ont répondu d'une seule voix pour exiger la suspension immédiate de la réforme adoptée par 49.3 en mars 2023. Ils se disent prêts à participer à toutes les négociations, mais n'entendent pas céder sur les mesures d'âge qu'ils veulent voir abrogées.

Les syndicats mobilisés pour défendre les droits des travailleurs

Une unité syndicale sans précédent

C'est une mobilisation d'envergure qui se profile à l'horizon. Huit syndicats de salariés, de la CFDT à la CGT en passant par FO, la CFE-CGC, la CFTC, l'Unsa, Solidaires et la FSU, ont signé un communiqué commun pour exiger du Premier ministre la suspension immédiate de la réforme des retraites adoptée par 49.3 en mars 2023. Une telle unité syndicale n'avait pas été observée depuis la grande bataille sociale du printemps 2023 contre le projet de report de l'âge légal à 64 ans. Les centrales syndicales entendent bien cette fois encore peser de tout leur poids pour faire plier le gouvernement.

Des revendications claires et précises

Dans leur communiqué, les syndicats saluent la volonté affichée par Michel Barnier d'"ouvrir un chantier pour améliorer la réforme des retraites". Ils se disent prêts à "participer à tous les rendez-vous de concertation et de négociation sur toutes les questions de retraite". Mais ils posent d'emblée une condition sine qua non : la suspension immédiate de la réforme adoptée par 49.3, afin d'en permettre l'abrogation. Parmi leurs autres revendications figurent l'abrogation des mesures d'âge, l'égalité entre les femmes et les hommes, la prise en compte de la pénibilité, l'emploi des seniors et les carrières longues. Autant de sujets qui, selon eux, se sont encore aggravés avec la réforme.

Une pression accrue sur le gouvernement

Alors que Michel Barnier s'est dit ouvert à des "aménagements raisonnables et justes" de la réforme, en concertation avec les partenaires sociaux, il est peu probable qu'il donne une suite favorable à la requête des syndicats. Mais ces derniers disposent d'un atout de taille : le soutien de la majorité de l'Assemblée nationale. Avec les voix cumulées des 193 députés du Nouveau Front populaire (NFP) et des 125 du Rassemblement national (RN), ils pourraient théoriquement adopter une loi d'abrogation de la réforme. Le gouvernement se trouve donc face à un dilemme : céder aux exigences des syndicats ou s'exposer à un bras de fer parlementaire qui pourrait s'avérer coûteux politiquement.

Une bataille qui s'annonce longue et difficile

Au-delà des enjeux politiques, cette nouvelle mobilisation syndicale illustre la profondeur des désaccords sur la réforme des retraites. Les syndicats, forts de leur unité retrouvée, entendent bien peser de tout leur poids pour défendre les droits des travailleurs. Ils ne lâcheront rien et sont prêts à s'engager dans un bras de fer de longue haleine avec le gouvernement. La bataille qui s'annonce s'annonce donc longue et difficile, avec des conséquences potentiellement lourdes pour l'exécutif.