Dans le petit bourg de Louzac-Saint-André, une décision stratégique a été prise pour réunir les élèves des deux écoles existantes en une seule entité. Cette fusion vise à optimiser les ressources financières et humaines tout en préservant la qualité de l’enseignement. Une analyse approfondie des comptes de la commune met en lumière les défis économiques auxquels elle fait face, mais également ses efforts pour maintenir un équilibre budgétaire malgré les contraintes imposées par l’État.

L'avenir du regroupement scolaire : Une opportunité pour renforcer les finances communales

Réorganisation Éducative : La Fusion des Établissements

Depuis le mois de mai, les élèves de maternelle rejoignent leurs camarades primaires dans un même bâtiment. Cette initiative, motivée par des considérations économiques, permettra d’alléger les charges opérationnelles. En effet, les dépenses liées au fonctionnement de deux structures distinctes étaient jugées trop élevées par rapport aux moyens disponibles. L’intégration des deux niveaux d’enseignement sous un même toit devrait ainsi entraîner une diminution significative des frais administratifs et techniques.L’investissement initial requis pour adapter les locaux s’est élevé à près de 500 000 euros. Cependant, cette somme inclut non seulement l’agrandissement des salles de classe mais aussi la modernisation des installations sanitaires et l’installation de systèmes de chauffage écologiques. Ces améliorations témoignent d’un engagement fort envers un environnement d’apprentissage confortable et respectueux de l’environnement. Grâce aux subventions obtenues auprès de partenaires régionaux, la municipalité a pu financer une partie de ces travaux sans compromettre davantage son budget déjà fragile.

Équilibre Budgétaire : Efforts et Contraintes

La Chambre régionale des comptes (CRC) a récemment rendu public un rapport exhaustif sur les finances de Louzac-Saint-André. Ce document de 44 pages dévoile une situation complexe où les recettes restent insuffisantes pour couvrir les besoins essentiels de la commune. Bien que l’effort de désendettement soit louable — avec une baisse de 32 % depuis 2019 — les difficultés persistent principalement en raison des décisions prises au niveau national.Les dotations de l’État ont chuté drastiquement au cours des dernières années, forçant la municipalité à compenser ces pertes par des augmentations ponctuelles des impôts locaux. Toutefois, ces ajustements demeurent modestes comparés aux moyennes départementales. Par exemple, une hausse de 8 % a été appliquée l’année dernière après six ans de stabilité tarifaire. Même si cela pourrait sembler conséquent, il faudrait encore une augmentation substantielle de 30 % pour réellement combler le déficit actuel, ce que refuse fermement la direction municipale.D’autres sources de revenus contribuent néanmoins à soutenir les finances publiques. Parmi elles figurent notamment les locations de divers espaces tels que la salle des fêtes, plusieurs logements, des commerces et un cabinet médical. Ces activités génératrices de revenus atteignent presque 38 000 euros lors des périodes favorables. Cela illustre une gestion proactive des biens immobiliers pour maximiser leur rentabilité.

Optimisme et Perspectives

Face à ces défis, la municipalité garde espoir grâce à certains facteurs positifs prévus à court terme. Dès l’année prochaine, certains emprunts arrivant à échéance permettront une réduction notable des remboursements annuels. En 2027, par exemple, l’emprunt total ne devrait plus excéder 23 000 euros. Cette évolution constitue une bouffée d’oxygène pour les finances communales et pourrait faciliter de nouveaux projets structurants.En parallèle, l’ancien bâtiment de l’école maternelle offre des possibilités d’aménagement intéressantes. Selon Lilian Jousson, maire de la commune, cette infrastructure pourrait être transformée en logements sociaux ou bien utilisée comme espace polyvalent pour accueillir diverses activités citoyennes. La décision finale sera prise en fin d’année après consultation des habitants et étude des besoins locaux.Bien que la commune ne soit pas placée sous surveillance particulière suite au rapport CRC, la question d’une fusion avec une autre entité territoriale reste ouverte. Toutefois, selon le maire, cette option ne semble pas garantir une meilleure flexibilité financière étant donné les spécificités géographiques et démographiques de chaque territoire concerné.Au final, cette restructuration scolaire symbolise un effort collectif pour pérenniser les services publics tout en assurant une gestion responsable des deniers publics.