La Réole, un bastion de la gauche sociale-démocrate
Nicolas Sarkozy et François Hollande ont tous deux visité La Réole, cette charmante bourgade médiévale surplombant la Garonne, à une cinquantaine de kilomètres de Bordeaux. Raphaël Glucksmann, le leader de Place publique, a choisi d'y organiser sa rentrée politique, non pas pour suivre les traces de ces deux anciens présidents, mais pour d'autres raisons stratégiques.Une alternative à l'extrême droite
Un parti "girondin" ancré dans les territoires
Place publique, le parti de Raphaël Glucksmann, se définit comme "girondin", c'est-à-dire favorable à la décentralisation. Le choix de La Réole n'est donc pas anodin, d'autant que le maire Bernard Marty est un ami de l'eurodéputé. Cette implantation locale est essentielle pour le mouvement, qui souhaite se rapprocher des électeurs et s'ancrer dans les réalités des territoires, loin des logiques parisiennes.Reconquérir les électeurs du Rassemblement national
Un autre enjeu majeur pour Place publique est de reconquérir les électeurs séduits par le Rassemblement national dans cette ville où le parti d'extrême droite est puissant. Raphaël Glucksmann l'affirme sans détour : son objectif est de faire revenir ces électeurs dans le giron de la gauche d'ici 2027. Une offre politique ambitieuse et inclusive sera, selon lui, la clé pour barrer la route à l'extrême droite.Structurer un appareil militant
Après les déceptions des élections législatives, où Place publique n'a obtenu que trois investitures, Raphaël Glucksmann a tiré les leçons de ces revers. Il entend désormais doter son mouvement d'une véritable organisation, avec des relais locaux, des militants et des candidats. En neuf mois, il souhaite réécrire les statuts du parti et le préparer aux prochaines échéances électorales, notamment les législatives de 2027 et les municipales de 2026.Élaborer un projet politique ambitieux
Au-delà de la structuration, Raphaël Glucksmann veut aussi travailler sur le fond, en dégageant dix axes majeurs déclinés en plusieurs mesures concrètes. L'objectif est d'éviter les erreurs du passé, où Place publique avait dû se contenter d'amender le programme de La France insoumise, faute d'avoir proposé une alternative solide. Cette fois, le parti entend s'affirmer comme une force de proposition, capable de porter un récit politique clair et mobilisateur, à l'image de ce que fait Jean-Luc Mélenchon.Rassembler la gauche sociale-démocrate
La Réole a également accueilli de nombreuses têtes d'affiche de la gauche sociale-démocrate, toutes revendiquant un rassemblement des forces orphelines de ce courant. De Carole Delga à Anne Hidalgo, en passant par Karim Bouamrane ou Nicolas Mayer-Rossignol, ces personnalités affirment leur volonté de s'unir face à la menace de l'extrême droite. Seul Bernard Cazeneuve semble pour l'instant en retrait de cette dynamique.Raphaël Glucksmann se veut rassembleur et entend bien jouer un rôle de catalyseur pour fédérer cette gauche sociale-démocrate autour d'un projet commun. Selon lui, la clé réside dans l'élaboration d'un programme ambitieux, qu'il entend soumettre au Parti socialiste. Car, comme il le souligne, "la politique, c'est une affaire de dynamique" : il faut "aimanter le plus possible" autour de Place publique.Malgré les divisions actuelles, Glucksmann reste convaincu que l'unité de la gauche finira par s'imposer face à la menace du Rassemblement national. Car, comme il le dit, "la fragmentation à gauche n'est pas un problème. À un moment, tout le monde se retrouvera ensemble face au péril de l'extrême droite."