Gaza, l'engrenage de la destruction
Plus de 6 bâtiments sur 10 de l'enclave ont été détruits, ou possiblement endommagés. Plus de 60% du réseau de distribution électrique de l'enclave et 68% des routes sont endommagés. Que reste-t-il de Gaza, après un an de bombardements israéliens ? Au-delà du bilan humain qui se compte en dizaines de milliers, l'enclave a été en grande partie rasée, amenant les institutions internationales ou les médias à mobiliser les concepts d'«urbicide», ou de «domicide» pour décrire la destruction massive des bâtiments de l'enclave.Une dévastation sans précédent
### La cartographie des dommagesDepuis le 10 octobre 2023, l'Unosat, le centre satellitaire des Nations unies, documente régulièrement l'étendue des dommages causés à Gaza. Selon leurs dernières analyses, basées sur des images du 6 septembre 2024, 52 564 bâtiments étaient "détruits", 18 913 "sévèrement endommagés", 56 710 "modérément endommagés" et 35 591 "possiblement endommagés". Au total, 163 778 bâtiments, soit 66% du parc immobilier de l'enclave, ont été touchés. Ce pourcentage était de 63% en juillet, 55% en mai, 35% en mars et 30% en janvier, témoignant de l'aggravation constante de la situation.La répartition des dégâts se superpose avec la densité de population de Gaza, les zones les plus peuplées étant les plus durement touchées. L'Unosat explique que la classification des dommages se fait par analyse visuelle des images satellites, comparant les clichés à différentes dates. Une méthode plus précise que l'utilisation d'algorithmes, bien que pouvant parfois sous-estimer l'ampleur réelle des destructions, notamment lorsque celles-ci ne sont pas visibles depuis le ciel.### Les infrastructures vitales détruitesAu-delà des bâtiments, les infrastructures essentielles de Gaza ont également subi de lourds dommages. Deux tiers des écoles de l'enclave ont été endommagées ou détruites, tandis que 68% du réseau routier et 61,5% du réseau électrique ont été touchés. Les dégâts aux terres agricoles, qui représentent 41% de la superficie de Gaza, sont également considérables, avec 103 des 150 km² de cultures permanentes montrant une baisse significative de leur santé.### Un paysage de désolationEnfin, les services de l'ONU ont estimé que 42 millions de tonnes de débris jonchent les rues de Gaza, témoignant de l'ampleur de la destruction. Le déblaiement de ces décombres pourrait prendre entre 8 et 12 ans, un horizon qui semble bien lointain alors que les bombardements se poursuivent, ciblant encore récemment une école dans le centre de l'enclave.### Une reconstruction hypothétiqueFace à cette dévastation sans précédent, la reconstruction de Gaza semble relever de l'utopie. Les bombardements incessants, la destruction massive des infrastructures et la quantité colossale de débris à évacuer font de la remise sur pied de l'enclave un défi titanesque. Alors que la population gazaouie continue de subir les affres de ce conflit, l'avenir de Gaza apparaît plus qu'incertain.